Le secteur des technologies de pointe en Russie mis à mal par les sanctions occidentales

Dans une réunion avec des ministres et des chefs d’entreprise diffusée à la télévision russe, le président Vladimir Poutine a reconnu hier lundi, que son pays est confronté à des difficultés «colossales» qu’il a promis de surmonter, notamment dans le secteur des nouvelles technologies, mis à mal par les sanctions occidentales. 

Depuis l’offensive en Ukraine, les géants de la technologie comme Microsoft, Apple, Google, Adobe ou encore Cisco ont quitté la Russie ou réduit au minimum leurs activités dans ce pays, laissant les consommateurs, entreprises, administrations et utilisateurs russes sans alternative. Par exemple, de l’automobile à l’armement, l’industrie est perturbée par la pénurie de semi-conducteurs importés de l’étranger. 

Par ailleurs, des fournisseurs occidentaux ont cessé d’assurer un soutien technique à leurs clients russes en matière de marchandises comme les téléphones et les ordinateurs d’Apple, de systèmes de télécommunication Cisco, de marchés d’applications mobiles ou encore de systèmes d’exploitation comme Windows. 

Entre la répression qui vise les détracteurs de l’offensive russe contre l’Ukraine et les ruptures des liens aériens et financiers avec l’Occident, plusieurs dizaines de milliers de Russes travaillant dans le secteur des nouvelles technologies ont quitté le pays, accroissant un déficit déjà existant en main d’œuvre qualifiée, au point que, selon des chiffres gouvernementaux, il manquera à la Russie un million de cadres dans ce secteur en 2024. 

Pour faire face à ces défis, le président russe opte pour un investissement des grands groupes publics dans des entreprises innovantes locales, et pour plus d’argent dédié à la formation. 

De son côté, le vice-Premier ministre russe, Dmitri Tchernychenko a assuré que 21,5 milliards de roubles, soit environ 370 millions d’euros au taux du jour, avaient déjà été débloqués pour développer des «solutions russes là où c’est actuellement extrêmement nécessaire». 

Pour le cas des entreprises et les géants de la tech russe tels que Yandex ou Ozon qui se finançaient sur les marchés occidentaux ou grâce à des institutions financières étrangères, le président Vladimir Poutine a évoqué le développement rapide de tels mécanismes dans le système financier russe, pour que les entreprises à croissance rapide puissent attirer des capitaux privés nationaux nécessaires à leur développement.