La CEDEAO aura bientôt une force anti-putsch dans la région ouest-africaine

Le chef de l’Etat bissau-guinéen et président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Umaro Mokhtar Sissoco Embaló a annoncé ce jeudi, la création prochainement d’une force anti-putsch pour empêcher la multiplication des coups d’Etat dans les pays de la sous-région.

«Il y a déjà sur la table de la CEDEAO un projet de création d’une force anti-putsch qu’on est en train de penser à créer», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue français, Emmanuel Macron qui était en visite à Bissau dans le cadre de sa mini-tournée africaine.

Cette entité, a-t-il souligné, «va permettre à tout le monde de comprendre que nous sommes au 21e siècle et qu’il est inadmissible et inacceptable de faire des coups d’Etat».

La sous-région ouest-africaine a enregistré une série de coups de force ces dernières années. Le Mali, la Guinée-Conakry et le Burkina Faso sont actuellement dirigés par des juntes militaires ayant renversé des présidents civils élus. La Guinée-Bissau avait échappé, le 1er février passé, à une tentative de putsch qui avait fait de nombreux morts. En Afrique, en plus de ces trois pays, le Tchad et le Soudan sont également dirigés par des militaires.

«On ne peut penser que pour arriver au sommet de l’Etat, c’est un fast track. Il y a des procédures pour être chef d’Etat. Il faut qu’on soit tous républicains. C’est le peuple qui a le droit de sanctionner les dirigeants mais pas avec des coups d’Etat militaires», a martelé le président en exercice de l’organisation, soulignant la nécessité de finir «avec la transition au Mali, au Burkina et en Guinée Conakry».

Pour sa part, le président Macron a salué cette initiative, indiquant que la force anti-putsch «est un instrument extrêmement efficace pour lutter contre les déstabilisations qu’on a vues fléchir dans la région où des groupes militaires ont exploité, parfois, l’affaiblissement de l’Etat pour prendre le pouvoir», promettant que «la France continuera son rôle dans la région au service d’Etats souverains légitimes».