Tchad: Certains participants se retirent du dialogue national lancé le 20 août 2022

Le dialogue national inclusif et souverain entre l’opposition civile, les groupes armés et la junte au pouvoir au Tchad, qui s’est ouvert le 20 août dernier, a subi un coup dur ce lundi avec le retrait de certaines parties suite aux polémiques suscitées par l’élection des membres du présidium censé diriger les travaux du forum.

Le présidium désigné par le comité d’organisation du dialogue national inclusif (Codni) et présenté dimanche a été carrément rejeté par quelques participants. Au total 21 membres, sur plus de 500 candidats, constitue le présidium dirigé par Gali Ngothé Gatta, un ancien opposant au défunt président Idriss Deby Itno.

«Nous contestons la mise sur pied de ce bureau. Tel que les choses se passent, nous ne sommes pas partants et nous appelons Mahamat Idriss Deby pour remédier à cela, faute de quoi nous ne participerons pas à ce dialogue», a averti un membre de la société civile.

Parmi les reproches faits en lien avec la mise sur pied du présidium, se trouve le fait que le président et les autres membres du présidium font partie du même bord politique, et le travail pourrait dans ce cas être biaisé à l’avance, selon des contestataires.

Certaines personnalités ne se sont pas limitées à menacer de partir, mais ont effectivement claqué la porte du dialogue. Le cas des onze ordres professionnels qui avaient communément proposé deux noms pour le présidium, mais aucun n’a été retenu. Pour leur porte-parole, ce présidium est «une liste concoctée entre amis, copains et familles».

Le dialogue qui compte 1.400 délégués est censé déboucher sur des élections libres et démocratiques, ainsi que sur le transfert du pouvoir aux civils. Vraisemblablement, le retrait d’une partie de personnes n’empêchera pas la poursuite du forum dans la mesure où le comité d’organisation a fait savoir qu’il remettra, ce mardi, la gestion des affaires au présidium.

Certains groupes armés et des membres de la société civile avaient annoncé dès le départ le boycott de ce dialogue, en raison de la non-prise en considération de leurs conditions.