Crise Côte d’Ivoire/Mali: Bamako formule ses conditions avant d’accueillir une mission présidentielle ouest-africaine

Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop a prévenu mardi que son pays ne se laisserait pas imposer une solution à la crise diplomatique avec le voisin ivoirien par une mission de chefs d’Etat ouest-africains attendue en fin de semaine à Bamako.

Les dirigeants des Etats membres de la Communauté des Etats ouest-africains (CEDEAO) réunis en Sommet extraordinaire jeudi à New York ont décidé l’envoi au Mali d’une mission composée des chefs d’Etat ghanéen, sénégalais et togolais pour trouver une issue à la crise entre le Mali et la Côte d’Ivoire. La mission était prévue mardi, mais le Mali a fait savoir ne pouvoir la recevoir que jeudi ou vendredi.

«Nous allons les écouter. (…) Mais si c’est pour imposer des décisions au Mali, cela ne passera pas», a déclaré M. Diop dans un entretien avec VOA Afrique, posté sur les réseaux sociaux des Affaires étrangères.

Le Mali et la Côte d’Ivoire sont en pleine querelle diplomatique sur le sort de 46 soldats ivoiriens arrêtés le 10 juillet à leur arrivée à Bamako. Ils devaient, selon Abidjan et l’ONU, participer à la sécurité du contingent allemand des Casques bleus au Mali mais Bamako a dit les considérer comme des «mercenaires» venus attenter à la sûreté de l’Etat.

Le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé lundi à la «libération urgente», des soldats ivoiriens. «Quiconque veut apporter une solution sera le bienvenu… Mais les démarches entamées par la Cédéao ne constituent pas des solutions pour nous», a martelé le Chef de la diplomatie malienne.

Cet épisode a dégradé les relations entre le Mali et son voisin ivoirien, déjà tendues depuis que des colonels maliens ont pris en août 2020, par la force le pouvoir à Bamako.