Le nouvel homme fort du Burkina, Ibrahim Traoré somme l’administration publique d’être expéditive dans la conduite des affaires de l’Etat

Le capitaine Ibrahim Traoré, nouveau président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), porté à la tête du Burkina Faso par un putsch militaire, a rencontré dimanche les secrétaires généraux des ministères, avec lesquels il a abordé plusieurs questions dont la nécessité d’éviter les lourdeurs administratives afin d’évacuer rapidement les dossiers actuellement sur la table des institutions, indique un communiqué du MPSR.

«Nous devons faire en trois mois, ce qui devrait être fait en douze mois», a-t-il déclaré, insistant qu’«il faut du rythme, il faut aller vite, il faut abandonner les lourdeurs administratives».

Jugeant «anormale» la lenteur administrative, Traoré a invité les SG à repérer «ceux qui, dans les ministères, bloquent les dossiers», tout en exhortant chacun d’eux à ne ménager aucun effort pour s’acquitter de ses responsabilités.

Décidé d’imprimer une nouvelle dynamique dans le fonctionnement de l’administration publique, Traoré a demandé, entre autres, de faire le point sur les véhicules pickups dans les ministères, «parfois inexploités pour des petites pannes». Il a laissé entendre que les autorités utiliseront ces moyens de transport pour acheminer les vivres aux populations.

Le nouveau président du MPSR a profité de cette occasion pour s’excuser auprès des secrétaires généraux pour les troubles occasionnés par son coup de force.

«Je sais que je suis plus jeune que la plupart d’entre vous ici. Nous ne voulions pas ce qui est arrivé mais nous n’avons pas eu le choix (…). Depuis quelques jours, on a troublé vos sommeils, on a troublé le sommeil des Ouagavillois par les tirs. On n’a jamais voulu cela, mais ce sont les choses de la vie», a-t-il lancé.

Traoré a destitué, vendredi 30 septembre par un coup d’Etat militaire, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba qui avait également accédé au pouvoir en janvier dernier par un putsch similaire.

Damiba a démissionné sous certaines conditions que son successeur a acceptées. Certaines sources indiquent que le désormais ex-chef de la junte a quitté le pays pour le Togo, et rejoindra par la suite la Côte d’Ivoire.