La CPI devrait être considérée comme une «cour de dernier ressort» (président Piotr Hofmański)

Le Président de la Cour pénale internationale (CPI), Piotr Hofmański, a interpellé, lundi 31 octobre, les Etats membres sur le fait que la juridiction internationale ne devrait être sollicitée que lorsque la justice ne peut «être rendue au niveau national».

«Il est important que la CPI reste disponible en tant que cour de dernier ressort, lorsque la justice ne peut, pour quelque raison que ce soit, être rendue au niveau national», a déclaré ce juge alors qu’il s’adressait à l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU) pour présenter le rapport annuel de la Cour.

«La CPI est une voie de justice lorsque d’autres voies n’existent pas ou sont bloquées», a-t-il insisté, rappelant la complémentarité du mandat de la Cour avec les procédures des juridictions nationales.

Dans son discours, Hofmański a fait part de la satisfaction de la Cour qui estime contribuer à l’objectif 16 pour le développement durable de l’agenda 2030 des Nations Unies «en participant à la réduction de la violence, en soutenant l’Etat de droit et des fortes institutions, et en renforçant l’accès des victimes à la justice».

Il a salué l’engagement des 123 Etats parties ayant choisi d’adhérer au Statut de Rome. Selon lui, ces Etats «ont obtenu une protection juridique contre les atrocités les plus graves ; ils ont fait preuve de solidarité avec les victimes du monde entier ; ils ont démontré leur attachement à l’État de droit au niveau international, et ils sont devenus des participants actifs en façonnant de l’intérieur le système du Statut de Rome».

Le patron de la CPI a profité de cette occasion pour appeler «tous les autres Etats à suivre cette voie, dans l’intérêt de l’humanité, de la communauté internationale dans son ensemble et, enfin et surtout, pour leur propre bénéfice».

Dans son rapport annuel, Hofmański a souligné que «plus de 21.000 victimes individuelles ont officiellement participé aux procédures de la CPI jusqu’à présent. Près de 3.000 victimes individuelles ont reçu des réparations ordonnées par la Cour, et ce nombre ne cesse d’augmenter à mesure que la mise en œuvre progresse».