Togo : Ouverture de la campagne électorale pour la présidentielle

La campagne électorale a officiellement démarré vendredi au Togo en vue de la présidentielle du 25 avril, qui verra s’affronter principalement le chef de l’Etat sortant Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, et l’opposant Jean-Pierre Fabre.

Lors d’un message télévisé diffusé juste avant le début de la campagne (qui a démarré à 0h00 vendredi), le président de la commission électorale indépendante (Céni), Taffa Tabiou, a appelé les candidats et leurs partisans à la « tolérance » et au « respect mutuel ».

Un grand poster du président sortant, qui brigue un troisième mandat, a été placé sur un carrefour dans le centre de Lomé dès vendredi matin. Dans plusieurs quartiers, on pouvait voir de petites affiches placardées sur les murs, accompagnées de slogans: « Tous unis pour être Faure » ou encore « Plus haut, plus loin, plus Faure ».

Quelques affiches pour Jean-Pierre Fabre, principal adversaire de Faure Gnassingbé, étaient aussi visibles dans le centre-ville, avec pour seul slogan: « Jean-Pierre Fabre, un homme engagé. Votons l’alternance en 2015 ».

Candidat de Cap 2015 (Combat pour l’alternance politique), une coalition de partis d’opposition, M. Fabre a présenté son programme à la presse cette semaine.Dans le document de 123 pages, il promet notamment de « tourner définitivement le dos à l’arbitraire et aux voies de fait érigés en politique de gouvernement, à la gabegie et à la corruption pratiquées à tous les niveaux, à l’impunité, aux violations répétées de la Constitution et des lois ».

Sur sa page Facebook, M. Gnassingbé a promis aussi de lutter contre la corruption, et il s’est engagé à « poursuivre » ses « grands projets d’infrastructure ».Porté au pouvoir par l’armée à la mort de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui a gouverné le Togo d’une main de fer pendant 38 ans jusqu’en 2005, M. Gnassingbé a remporté en 2005 et 2010 des scrutins présidentiels aux résultats contestés par l’opposition.

Depuis une modification de la Constitution en 2002 par le général Eyadéma, il n’y a plus de limitation des mandats présidentiels dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest.

L’élection, initialement prévue le 15 avril, a été repoussée à la suite de plaintes formulées par l’opposition et la société civile togolaises sur de « graves anomalies » dans le fichier électoral.