Guinée: Conakry embrasée par des heurts entre policiers et manifestants

La police guinéenne a fait usage de ses armes à feu lundi à Conakry, pour disperser les centaines de manifestants de l’opposition qui protestaient violemment dans les rues de la capitale guinéenne.

L’opposition avait appelé à manifester contre l’insécurité, dans toutes les communes de la Capitale, après l’agression de son porte-parole le 4 avril à Conakry qui compte plus de 2 millions d’habitants.

Les affrontements entre les forces de l’ordre et les partisans de l’opposition qui se sont déroulés dans divers quartiers de Conakry, ont fait un mort et plusieurs dizaines de blessés par balles, selon des sources médicales locales.

Ces heurts interviennent moins de deux semaines après l’appel de l’opposition guinéenne à une manifestation contre l’insécurité qui prévaut dans le pays conduit par le président Alpha Condé. Cette marche n’avait pas été autorisée par le gouvernorat de la ville de Conakry, mais les habitants des cinq communes de la capitale, ont répondu à l’appel de l’opposition.

Ces violences, qui ont principalement éclaté dans le quartier de Hamdallaye, au centre-ville, ne sont pas les premières du genre. Les manifestations de l’opposition donnent lieu souvent à des échauffourées et des heurts violents entre les forces de l’ordre et les protestants. Le dernier exemple en date remonte à mars 2013, lorsqu’une marche de l’opposition a tourné au carnage. Au moins sept manifestants avaient été tués lors de ces confrontations avec la police.

Le chef de file de l’opposition, l’ex-premier ministre, Cellou Dalein Diallo, a dénoncé une « répression sauvage comme d’habitude ».Il a par ailleurs félicité les partisans de l’opposition d’avoir bravé l’interdiction de manifester et a appelé à poursuivre la lutte jusqu’à ce que les choses changent.

Le gouvernement guinéen a incriminé de son côté, dans un communiqué publié lundi, la réelle volonté de l’opposition de semer le désordre et la violence dans le pays.

Ces manifestations, souvent interdites par les autorités gouvernementales, tournent la majorité du temps au carnage. Malgré les nombreuses pertes humaines qui se sont succédées à chaque marche, l’opposition a martelé dans une déclaration fin mars dernier, de continuer les manifestations citoyennes pour exiger la satisfaction des revendications des partis politiques de l’opposition.