Affaire Pegasus : Des avocats nord-américains remettent en cause les « pseudo-preuves » d’Amnesty international et Citizen Lab

Des avocats nord-américains spécialisés dans le traitement des affaires de la cyber-sécurité ont mis en évidence lors d’une rencontre avec la presse samedi à Tanger, l’inadmissibilité juridique des « pseudo-preuves » contenues dans les rapports de Citizen Lab, Amnesty international et Forbidden Stories concernant l’usage supposé du logiciel Pegasus par certains pays, dont le Maroc.
Pour rappel, le Maroc fait en effet, face depuis 2021, à des accusations d’espionnage non avérées, liées à l’utilisation du logiciel Pegasus. Ces accusations ont été lancées par Amnesty International, expertisées et basées sur des rapports soi-disant scientifiques émis par l’organisme canadien Citizen Lab, puis largement médiatisées en fin de parcours par le consortium de médias Forbidden Stories.
Auditionné par la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP), l’avocat américain au barreau de New York, Tor Ekeland a affirmé que les soi-disant preuves fournies par les trois organisations précitées étaient « irrecevables » par un tribunal fédéral américain, car fondées sur « une science de pacotille ».
Cet avocat explique que « la première chose qu’un tribunal américain fait dans l’examen de preuves scientifiques, c’est de voir si ces preuves respectent le principe de reproductibilité », or, a-t-il dit, les résultats de Citizen Lab ne peuvent en aucun cas être reproduits, ce qui constitue en soi un « signal d’alarme ».
Me Tor Ekeland soutient par ailleurs, avoir relevé « le caractère particulièrement vague et ambiguë des conclusions d’Amnesty international et compagnie », précisant que le rapport de ces organisations «se contente de citer des traces d’une prétendue présence de Pegasus, sans donner la moindre explication sur ce que ces traces signifient».
L’autre concept sur lequel s’appuient les juridictions américaines dans l’examen de toute preuve scientifique, rappelle Me Ekeland, est celui de la « réfutabilité », soulignant que « ce que font Amnesty et Citizen Lab est, à mon avis, très dangereux, parce qu’ils font la promotion d’une sorte de science de pacotille et portent des accusations qu’ils ne peuvent pas étayer parce que personne d’autre n’a fait de tests ».
De son côté, l’avocat canadien basé à New York, Michael Hassard, lui aussi un expert dans les affaires informatiques, a expliqué que lorsque les preuves scientifiques sont soumises pour analyse, elles peuvent souvent faire l’objet de ‘biais de confirmation’.
Il cité à ce titre le cas des empreintes, les analyses de cheveux, les dossiers dentaires et même les analyses ADN qui ont fait l’objet de ce biais de confirmation, lorsque elles ont été utilisées pour la première fois en médecine légale.
«Les méthodes d’analyse scientifique des preuves dans le domaine de la cyber-sécurité et de l’informatique sont relativement récentes et loin d’être infaillibles», a conclu Me Michael Hassard.
Pour rappel, deux ans après l’éclatement du «scandale Pegasus» ayant éclaboussé la réputation de plusieurs pays, les failles du rapport sur lequel se basent les accusations des trois ONG, s’avèrent complètement infondées car dénuées de toute preuve sérieuse et irréfragable.
Dans un rapport intitulé «Exonerating Morocco –Disproving the spyware» et publié récemment, l’expert américain de la cyber-sécurité, Jonathan Scott, a démonté preuves scientifiques à l’appui, les accusations infondées et la prétendue irréfutabilité des éléments techniques contenus dans le rapport d’Amnesty et les articles de Forbidden Stories.