L’Allemagne se donne 9 à 12 mois pour retirer ses soldats du Mali

L’Allemagne estimé que 9 à 12 mois lui sont nécessaires pour pouvoir retirer ses soldats du Mali mais Berlin promet de maintenir l’aide au développement au profit de ce pays, ont déclaré ce jeudi 13 avril, les deux ministres allemands en visite dans des pays du Sahel.

Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius a rendu visite en compagnie de la ministre du Développement, Svenja Schulze, au contingent allemand de la mission de Casques bleus de l’ONU (Minusma) à Gao au Nord du Mali, dans la perspective de son retrait déjà annoncé, d’ici à mai 2024.

«C’est une opération logistique militaire qu’on n’arrange pas comme ça et qui nécessite les neuf à douze prochains mois en fonction des circonstances », a-t-il déclaré.

Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 à Bamako, ont rompu l’alliance avec la France et ses partenaires européens contre les jihadistes et se sont tournés militairement et politiquement vers la Russie et ont recours au groupe russe de sécurité privé «Wagner», dont les agissements en Afrique et en Syrie ou encore en Ukraine sont décriés.

La junte malienne a aussi imposé des restrictions aux opérations de la Minusma. L’ONU a exprimé son inquiétude quant à la sécurité des opérations des Casques bleus après le départ des Français, mais aussi d’autres contingents. Plusieurs pays ont décidé d’arrêter ou de suspendre leur participation à la Minusma ces derniers mois.

«Si nous pouvions faire ce pour quoi nous étions venus, nous resterions», a averti M. Pistorius. Sa collègue au Développement a cependant souligné que l’aide civile allemande, effective depuis l’indépendance, était également très appréciée.

«Le message que nous voulions envoyer, c’est que même si l’engagement militaire prend fin, la coopération pour le développement continue», a-t-elle précisé, en invoquant l’accès à l’eau ou l’agriculture.

L’Allemagne compte plusieurs centaines de soldats parmi les quelque 12.000 déployés par la Minusma dans ce pays en proie à la propagation jihadiste et à d’autres violences.