Amnesty pointe du doigt l’armée burkinabè dans le massacre de Karma

Les autorités du Burkina Faso doivent immédiatement diligenter une enquête impartiale et indépendante sur les crimes survenus le 20 avril dernier dans la localité de Karma, située à 15 km d’Ouahigouya, au Nord du pays, qui pourraient être qualifiés de crimes de guerre, selon un communiqué du bureau d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

«La responsabilité de l’armée est une nouvelle fois avérée dans cette attaque et ces meurtres qui visaient délibérément des civils», a souligné dans un communiqué, la Directrice du Bureau d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Samira Daoud.

Des éléments de l’armée burkinabè sont entrés le 20 avril, à 7h30 du matin, dans le village de Karma dont les habitants estimaient qu’il s’agissait d’une patrouille de routine, mais après les avoir rassemblés, récupéré leurs documents d’identité, les soldats ont tiré à bout portant sur ces mêmes villageois, tuant ainsi au moins 147 personnes. L’attaque a duré de 7h30 à 14h.

Selon les rescapés interviewés par Amnesty International, les militaires ont accusé les habitants de Karma de n’avoir pas dénoncé les éléments des groupes armés qui auraient traversé leur village pour aller attaquer des positions de l’Armée et des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) à Aourema, un village voisin.

Le 22 avril, le parquet du Tribunal de grande instance d’Ouahigouya a annoncé l’ouverture d’une enquête pour établir les faits et les responsabilités sur l’attaque de Karma.

Le Nord du Burkina Faso est en proie depuis 2015 à une spirale de violences jihadistes qui ont fait plus de 10.000 morts et quelque deux millions de déplacés, selon des sources croisées.