Burundi : annonce d’un coup d’Etat alors que le président se trouve à l’étranger

L’ancien chef du service de renseignements burundais, le général Godefroi Nyombare a annoncé mercredi sur les ondes d’une radio privée la destitution du président Pierre Nkurunziza qui se trouve en déplacement en Tanzanie, ce qui a ajouté à la confusion qui règne dans le pays.

Après trois semaines de crise politique qui ont fait plusieurs morts au Burundi, l’ancien haut gradé de l’armée Godefroi Nyombare a déclaré mercredi sur la radio privée Insaganiro que le président Nkurunziza était destitué de ses fonctions et que son gouvernement était désormais dissous.

Un coup d’Etat minutieusement préparé puisque le dirigeant burundais était mercredi en déplacement à Dar Es Salam pour, précisément, trouver une solution à la crise politique provoquée par sa persistance à briguer un troisième mandat présidentiel.

Le président burundais Pierre Nkurunziza est confronté depuis plusieurs semaines à une contestation populaire croissante, les foules déchaînées contestant sa volonté de candidature à un troisième mandat présidentiel contraire à la constitution du pays.

Suite à cette tentative de coup d’Etat, des journalistes internationaux ont rapporté la prise de position effective de militaires autour du siège de la radiotélévision publique à Bujumbura. Les soldats ont ainsi interdit tout accès au bâtiment afin d’éviter un retournement de situation.

M.Nyombare qui s’exprimait depuis une caserne de Bujumbura, flanqué d’au moins trois généraux, a ajouté qu’il parlait au nom de plusieurs officiers de l’armée et de la police nationale. Il a en outre précisé que la reprise du processus électoral dans un climat serein et équitable allait bientôt être effective.

Le général Godefroi Nyombare avait été limogé par Pierre Nkurunziza pour avoir déconseillé au président de briguer un troisième mandat jugé inconstitutionnel par ses adversaires.

Un conseiller du président Nkurunziza a affirmé que l’annonce du renversement du chef de l’Etat était une « plaisanterie » et qu’il ne fallait pas la prendre au sérieux, ajoutant à la confusion générale qui prévaut actuellement au Burundi.