Sénégal : L’Ordre des avocats demande la levée immédiate de l’interdiction d’accès des avocats au domicile de Sonko

Le Conseil de l’Ordre des avocats du Sénégal a condamné samedi 17 juin, l’interdiction d’accès au domicile de l’opposant Ousmane Sonko par ses avocats, et demandé que soit levée immédiatement cette restriction.

Ces avocats ont été empêchés, le 29 mai dernier, de visiter leur client qui est enfermé dans sa résidence à la Cité Keur Gorgui, depuis une vingtaine de jours, après avoir été interpellé par des éléments de la gendarmerie nationale à Koungheul (centre-sud).

«L’Ordre des Avocats a noté ces deniers temps, que certains de ses membres qui voulaient rencontrer leur client, en ont été empêchés par les forces de défense et de sécurité, d’aucuns ayant même essuyé des tirs de grenades lacrymogène, alors que leur qualité était connue » déplore le Conseil dans son communiqué, affirmant «qu’aucune circonstance ne justifiait de telles réactions».

Ces actes sont, d’après l’organe professionnel, «totalement en porte-à-faux avec la protection de l’indépendance, de la dignité et de l’intégrité de l’avocat. Ils sont surtout en porte-à-faux avec le service public de la justice dont l’Etat a le devoir de garantir le plein et serein exercice».

Le Conseil de l’Ordre tient à rappeler «que les avocats doivent, en leur qualité d’acteurs principaux du service public de la justice et en toute responsabilité, préserver à tout moment, l’honneur et la dignité de leur profession et s’ériger en premiers garants du respect de nos règles».

Il incombe ensuite «aux pouvoirs publics, donc à l’Etat, de veiller à ce que les avocats puissent s’acquitter de toutes leurs obligations professionnelles et exercer librement leur ministère, sans entrave, ni ingérence, sans intimidation, ni violence», ajoute la même source.

Le Conseil de l’ordre des avocats rappelle enfin que «les restrictions des droits et libertés doivent se faire dans le respect des règles», avant d’appeler «à la levée immédiate de tout obstacle de nature à entraver le libre exercice du ministère de l’avocat et/ou le libre accès de tout citoyen, qui en éprouve le besoin, à un avocat».