De nouveaux médiateurs à Juba pour la réconciliation au Soudan du Sud

Des chefs d’Etat des pays de l’Afrique de l’Est ont engagé une nouvelle initiative interne de réconciliation au Soudan du Sud, où les précédentes médiations diplomatiques ont échoué à faire taire les canons et rétablir la paix dans le pays.

Sous leur impulsion, un groupe d’anciens dirigeants du parti au pouvoir, le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), est rentré à Juba ce lundi 1er juin, accompagné par Cyril Ramaphosa, le vice-président sud-africain qui jouera le rôle d’envoyé spécial pour la paix. Ramaphosa est l’une des figures de la reconstruction post-apartheid en Afrique du Sud.

La mission de ce groupe, composé de 11 anciens prisonniers exilés à l’étranger, est d’assurer la médiation entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, dans l’objectif de les réconcilier et de mettre fin à leurs rivalités armées pour le pouvoir.

La guerre civile au Soudan du Sud, provoquée par ces deux leaders et leurs partisans, a déjà duré 18 mois et a fait environ 50.000 victimes et plus de deux millions de personnes déplacées.

Plusieurs accords de cessez-le-feu ont été conclus sous l’égide de l’organisation intergouvernementale est-africaine IGAD, mais ils n’ont jamais été respectés, malgré les menaces de sanctions internationales.

Salva Kiir et Riek Machar continueront-ils à afficher leur indifférence face aux initiatives de réconciliations lancées pour faire revenir la paix dans le pays ? Des diplomates de l’Afrique de l’Est espèrent, en tout cas, de meilleurs résultats avec le retour au pays d’anciens dirigeants sud-soudanais.

«Aujourd’hui est un grand jour pour le Soudan du Sud (…) c’est une nouvelle étape dans le processus de paix», a déclaré Cyril Ramophosa à l’aéroport de Juba, où il a accompagné les anciens responsables sud-soudanais.

Dans la foulé, le président kenyan, Uhuru Kenyatta a encouragé des hauts dirigeants politiques du Soudan du Sud à ne pas décevoir leur propre population.

Ces anciens détenus politiques étaient soupçonnés d’avoir des liens avec la rébellion qui avait éclaté peu après l’accession du Soudans du Sud à l’indépendance.