Nigeria-Escroquerie: Arrestation de 20 banquiers pour fraudes

L’agence nigériane anti-corruption a ordonné, ce lundi, l’arrestation de vingt cadres bancaires, soupçonnés d’être impliqués dans une affaire de fraude aux devises et de réutilisation illicite de billets de banques périmés ou abîmés.

«Six cadres supérieurs de la CBN (Central Bank of Nigeria) et 16 employés de banques privées ont été arrêtés à travers le pays dans une affaire de fraude aux devises», a déclaré le porte-parole de la Commission contre les délits économiques et financiers (EFCC).

Ces cadres étaient censés, selon Wilson Uwujaren, un porte-parole de l’agence anti-corruption, «détruire des billets périmés ou abîmés d’une valeur de plusieurs milliards de Naira, ce qu’ils n’ont pas fait».

D’après le communiqué publié à ce sujet, par la CBN, c’est en septembre 2014, suite à un audit interne de routine, que l’alerte sur cette machination a été déclenchée, la banque ayant remarqué des anomalies au sein de son agence d’Ibadan, dans le sud du pays.

Une enquête approfondie, ordonnée par les hauts responsables de la banque, a permis de comprendre qu’il s’agissait d’une «manœuvre mise en place depuis plusieurs années, selon laquelle des billets de banque de valeur importante, destinés à être détruits, étaient échangés contre des billets de valeur moins importante».

La fraude détectée concerne aussi bien la banque centrale que des banques privées, une vraie machine d’escroquerie à l’échelle nationale qui vient d’être finalement démantelée.

L’agence anti-corruption promet d’engager dans les prochains jours, des poursuites judicaires contre les mis en cause, dont la liste pourrait fort bien s’allonger l’affaire n’étant pas encore définitivement bouclée.

L’on pourrait certainement s’attendre à plus de procès relatifs au détournement de fonds dans les mois ou les années à venir, avec l’arrivée au pouvoir de Muhammadu Buhari. Ce président qui vient d’être investi officiellement à la magistrature suprême, avait promis, lors de sa campagne électorale, d’engager une lutte sans merci, contre la corruption endémique qui sévit dans le pays jusqu’au sommet de l’Etat.