Des experts de l’ONU craignent de nouvelles atrocités en Ethiopie et recommandent la poursuite des enquêtes

La Commission internationale d’experts des droits humains sur l’Éthiopie a plaidé, ce mardi dans un nouveau rapport dont le site d’information de l’ONU a fait écho, pour la poursuite des enquêtes indépendantes sur la situation désastreuse des droits humains en Ethiopie où le risque de nouvelles atrocités est énorme.

«Notre rapport montre que l’écrasante majorité des facteurs de risque d’atrocités criminelles futures sont présents en Éthiopie, notamment des violations graves et continues, une violence et une instabilité généralisées et une impunité profondément ancrée», fait part le président de la Commission, Mohamed Chande Othman.

Le rapport s’appuie sur une évaluation des facteurs de risque d’atrocités criminelles, considérées comme les crimes les plus graves contre l’humanité.

Un expert de la Commission, Steven Ratner, soutient qu’«il existe un risque très réel et imminent que la situation se détériore encore davantage, et il incombe à la communauté internationale de veiller à ce que les enquêtes se poursuivent afin que les violations des droits humains puissent être traitées et que les pires tragédies soient évitées».

Alors que, début novembre 2022, un accord de cessation des hostilités avait été signé entre le gouvernement d’Addis-Abeba et le Front Populaire de Libération du Tigré (TPLF), pour la Commission, de graves violations se poursuivent dans la région du Tigré et les forces érythréennes seraient encore présentes sur le territoire éthiopien alors qu’elles étaient invitées par la communauté internationale à regagner leur pays.

La situation se détériorait également dans la région d’Amhara, les nouvelles informations faisant état d’exécutions extrajudiciaires et d’arrestations massives, alerte également la Commission qui se dit inquiète.

La Commission, dont le mandat expire le 13 octobre prochain, met en avant les actions de prévention. «L’un des rôles les plus importants du Conseil des droits de l’homme est d’aider à prévenir les violations des droits de l’homme et à répondre aux urgences en matière de droits de l’homme (…) La situation en Éthiopie mérite clairement une telle attention et il est vital que cela continue», a souligné Radhika Coomaraswamy, experte de la Commission.

Un précédent rapport de la Commission affirme que des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ont été commis en Éthiopie depuis le 3 novembre 2020.