La Mauritanie et le Tchad évoquent la dissolution prochaine du G5 Sahel après le retrait de trois autres membres

Le président mauritanien Mouhamed Ould Cheikh El-Ghazouani et son homologue tchadien, Mahamat Idriss Deby Itno ont ouvert la voie à une dissolution prochaine du G5 Sahel suite au retrait des trois autres pays (Mali, Burkina Faso et Niger) membres de cette force régionale.

«Les Gouvernements de la République Islamique de Mauritanie, pays assurant la Présidence en exercice du G5 Sahel, et de la République du Tchad, membre de cette organisation (…), mettrons en œuvre toutes les mesures nécessaires conformément aux dispositions de la Convention Portant Création du G5 Sahel notamment en son article 20», déclare un communiqué conjoint rendu public mercredi.

Ledit article stipule que «le G5 Sahel peut être dissous à la demande d’au moins trois États membres. La conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement prononce la dissolution à la majorité des Etats membres et arrête les modalités de dévolution des biens de l’organisation».

Le Burkina Faso et le Niger ont annoncé leur retrait de l’ensemble des instances et organes du G5 Sahel, le 1er décembre dernier, estimant que l’organisation «peine à atteindre ses objectifs» après plusieurs années d’exercice et serait minée par «des lourdeurs institutionnelles, des pesanteurs d’un autre âge». Ils ont emboité le pas du Mali qui avait claqué la porte de l’organisation depuis mai 2022.

Nouakchott et N’Djamena «prennent acte et respectent la décision souveraine des Républiques sœurs du Burkina Faso et du Niger», poursuit le communiqué conjoint qui affirment aussi que les deux capitales prévoient de «poursuivre leurs efforts, avec tous les pays du Sahel, pour relever les défis auxquels la région est confrontée».

Le G5 Sahel avait été mis en place par les cinq pays en décembre 2014 pour lutter conjointement contre le terrorisme et le crime organisé qui menacent la région. Une force militaire conjointe avait été créée en 2017, mais ses opérations n’auraient pas permis jusqu’alors d’amoindrir de façon conséquente la force de frappe des terroristes. Le manque de moyens serait une des raisons de cette situation.

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, dirigés tous les trois par des juntes militaires, ont mis récemment en place leur propre alliance, l’Alliance des Etats du Sahel (AES).