Burkina Faso : L’armée en faveur d’un gouvernement de civils

Au Burkina Faso, l’armée a demandé, vendredi 3 juillet dernier, le départ de tous les militaires exerçant au sein du gouvernement, dont le Premier ministre Isaac Zida.

«Nous avons rencontré le président (Michel Kafando). Les chefs militaires ont été unanimes pour demander le retrait des militaires du gouvernement», a fait savoir un membre de l’état-major général des armées.

Ce n’est plus seulement la garde présidentielle (RSP) qui s’en prend au Premier ministre, désormais c’est toute la hiérarchie militaire qui est dérangée par sa présence au gouvernement. «S’il y a des gens qui gênent quelque part, il faut régler le problème pour éviter que ça ne touche à la cohésion et au moral de la troupe», a encore déclaré la même source.

Depuis plusieurs mois déjà, les relations ne sont pas au bon point entre le RSP et Isaac Zida, le premier appelant à la démission du second, et celui-ci ayant exigé à un moment la dissolution du RSP avant de se raviser.

La semaine dernière, le RSP, bras armé de l’ex-président déchu Blaise Compaoré, est encore monté au créneau, suite à l’accusation portée contre certains de ses membres qui auraient fomenté un complot contre le premier ministre. Ce complot déjoué a été confirmé par le gouvernement, quoi que le RSP continue de dénoncer Zida d’avoir «inventé» de toutes pièces «un faux complot contre sa personne afin de créer des troubles et de se maintenir au pouvoir».

Le gouvernement de transition qui achèvera son mandat d’ici 3 mois, multiplient les consultations auprès de différentes parties pour trouver une issue à la crise.

Selon quelques observateurs, le conflit entre les militaires et Isaac Zida peut faire penser «à une stratégie politique de l’ancien régime pour mettre la transition en péril et revenir au pouvoir par les urnes». D’autres craignent que les menaces qui pèsent sur la transition au Burkina fassent de la «révolution d’octobre 2014, une révolution au goût inachevé».

La période transition prendra fin avec les élections présidentielles et législatives prévues pour octobre prochain.