Crise burundaise : Les médiateurs à bout de souffle

Les dirigeants de la communauté est-africaine (EAC) ont demandé de nouveau, un report des élections présidentielles au Burundi, lors d’une réunion lundi à Dar Es Salam, teintée par l’absentéisme.

Le troisième sommet de l’EAC consacré à la crise politico-sécuritaire qui secoue le Burundi depuis deux mois, n’a pas eu l’effet escompté, et pour cause, sur les cinq chefs d’Etat est-africains conviés, seuls le président tanzanien, Jakaya Kikwete, hôte de la réunion et son homologue ougandais, Yoweri Museveni ont fait acte de présence.

Le président burundais Pierre Nkurunziza, le rwandais Paul Kagame et le kenyan Uhuru Kenyatta ont pour leurs parts choisi de se faire représenter par des membres de leurs gouvernements.

Suite à cela, les représentants des différents pays de l’EAC ont décidé de demander au gouvernement burundais de reporter les élections présidentielles du 15 au 30 juillet prochain. Les dirigeants politiques présents à ce sommet ont également nommé le président ougandais au poste de nouveau médiateur dans la crise politique née de la candidature de Nkurunziza à un troisième mandat présidentiel.

Les deux précédents sommets avaient recommandé aux acteurs politiques burundais de mettre en place une série de mesures afin de stabiliser la situation sécuritaire dans le pays. Ils avaient préconisé notamment le désarmement des jeunes affiliés aux partis politiques et l’émergence d’un consensus sur le calendrier des élections nationales de 2015. Cependant, aucune de ces mesures n’a été appliquée. Les médiateurs est-africains ont donc choisi de demander un report in extremis des élections présidentielles burundaises afin d’éviter un embrasement de la situation dans le pays.

Les observateurs internationaux estiment pour leur part, que cet appel ne calmera pas pour autant, l’opposition. La capitale burundaise ainsi que d’autres villes du pays ont en effet été les cibles d’attaques meurtrières à la veille des législatives et communales organisées le 29 juin dernier, ce qui laisse penser que les mêmes évènements pourront se reproduire à nouveau à la veille des présidentielles, si aucune solution pacifique n’est trouvée.