L’UE évoque une «période d’incertitude» au Sénégal suite à l’annonce du report de la présidentielle

Dans la suite de l’annonce faite par les autorités sénégalaises de reporter l’élection présidentielle initialement fixée pour le 25 février 2024, l’Union européenne a estimé que cette initiative «ouvre une période d’incertitude au Sénégal».

L’UE déclare soutenir la position exprimée par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a appelé, dimanche, au dialogue afin de résoudre la crise politique née dans ce pays.

L’organisation européenne a invité les acteurs sénégalais «à œuvrer, dans un climat apaisé, à la tenue d’une élection, transparente, inclusive et crédible, dans les meilleurs délais et dans le respect de l’Etat de droit, afin de préserver la longue tradition de stabilité et de démocratie au Sénégal».

Le même avis est partagé par Paris qui «suit avec une vive attention la situation au Sénégal» et appelle à l’organisation du scrutin «dans le meilleur délai».

«Nous appelons les autorités (sénégalaises) à lever les incertitudes autour du calendrier électoral pour que les élections puissent se tenir dans le meilleur délai possible et dans le respect des règles de la démocratie sénégalaise», a annoncé la diplomatie française dans un communiqué.

Les Etats-Unis ont exhorté «tous les participants au processus électoral sénégalais à s’engager pacifiquement dans l’effort important visant à fixer rapidement une nouvelle date et les conditions d’une élection libre et équitable», selon une déclaration du Bureau des Affaires africaines du département d’État publiée sur son compte X.

Le président sénégalais, Macky Sall a déclaré dans un discours à la Nation, prononcé samedi 3 février à quelques heures de l’ouverture de la campagne électorale pour le scrutin présidentiel, avoir abrogé son décret fixant au 25 février la date de la présidentielle, en raison d’un différend entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel dont deux de ses juges sont remis en cause quant à leur intégrité dans le processus électoral.

Tout en assurant que son «engagement solennel» à ne pas se présenter à l’élection présidentielle «reste inchangé», Sall a promis d’engager «un dialogue national ouvert afin de réunir les conditions d’une élection libre transparente et inclusive dans un Sénégal apaisé et réconcilié».

C’est une première que le Sénégal se trouve confronté à une situation de report de la présidentielle au suffrage universel, depuis 1963.