Sud Soudan: Le président Kiir refuse de parapher l’accord de paix

Le gouvernement du Soudan du Sud a affirmé mardi que le président Salva Kiir a refusé de signer dans sa mouture actuelle, le projet d’accord de paix proposé par la médiation internationale pour mettre fin à la guerre civile qui ravage le pays depuis maintenant presque deux ans.

Le porte-parole du gouvernement sud-soudanais, Michael Makuei, explique dans un communiqué de presse publié après le retour mardi à Juba, de la délégation sud-soudanaise aux négociations de paix tenues la veille à Addis-Abeba en Ethiopie, que le rejet de l’accord de paix a été motivé par les nombreuses dispositions litigeuses qu’il contenait.

Pour lui, le projet d’accord de paix est perçu par son pays, comme une « capitulation » qui comporte également certains sujets non encore discutés entre les parties au conflit. Par conséquent le paraphe de ce texte ne sera possible qu’après de futures négociations avec la partie adverse dirigée par l’ancien vice-président, Riek Machar.

A l’inverse du président Salva Kiir, l’ancien bras droit du chef de l’état sud-soudanais, Riek Machar a paraphé l’accord de paix présenté lundi à dans la capitale éthiopienne par les médiateurs internationaux. L’ancien Premier ministre Machar en conflit avec le gouvernement de Juba depuis décembre 2013, a ainsi accepté toutes les conditions soumises par les négociateurs.

Le président Salva Kiir a finalement demandé un délai pour réfléchir aux conditions contenues dans le projet d’accord de paix, en promettant aux médiateurs de leur livrer sa réponse dans les quinze jours qui viennent.

Pour les observateurs, ce nouvel échec des négociations place Juba dans une situation délicate, et pour cause, la communauté internationale avait donné jusqu’au 17 août à Salva Kiir et son adversaire Riek Machar pour conclure un accord de paix, sous peine de sanctions « ciblées ».

Les médiateurs internationaux avaient en effet pris cette mesure après les nombreux accords de cessez-le feu conclus entre les deux belligérants mais ont été à chaque fois violés par l’une ou l’autre des parties opposées.

Le conflit sud-soudanais qui a viré à la guerre civile depuis plus de 18 mois, a fait des milliers de morts et blessés et incité des milliers d’autres civils à fuir le pays pour se réfugier dans les pays voisins.