Soudan du Sud: Machar accuse Kiir de violer l’accord de paix

Riek Machar, le chef de la rébellion sud-soudanaise a accusé dimanche le président Salva Kiir de «multiplier les violations» de l’accord paix signé le 26 août dernier, en prenant certaines décisions de manière unilatérale.

Le dernier accord de paix serait en passe d’échouer, comme ce fut le cas pour les neuf précédents accords qui ont tous été violés par l’une ou l’autre partie signataire.

Machar reproche à Kiir de «se comporter comme s’il n’y avait pas d’accord de paix».

Salva Kiir a fait savoir, au début du mois, sa décision de tripler le nombre d’Etats au Soudan du Sud, passant de 10 à 28. «Il s’agit de donner plus de pouvoir au peuple en lui fournissant de meilleures prestations de service», avait affirmé son porte-parole Ateny Wek Ateny.

«La création de ces 28 Etats montre qu’il (Kiir) ne tient aucun compte des accords signés», a déploré Machar lors d’une conférence de presse à Addis Abeba le dimanche 18 octobre. L’accord signé prévoit notamment un partage du pouvoir dans les 10 Etats, or, la création de nouveaux Etats remet en cause cette disposition.

Machar a été soutenu par la Grande-Bretagne, la Norvège et les Etats-Unis, les médiateurs internationaux, qui ont aussi estimé que le décret sur la création d’autres Etats est en «contradiction directe» avec le dernier accord de paix.

L’ancien vice-président sud-soudanais a dénoncé également la dissolution, annoncée par Kiir, de la formation politique, le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), à laquelle ils appartiennent tous les deux.

Riek Machar se dit prêt à de nouvelles négociations pour essayer de sauver l’accord en cours devant mettre fin à la guerre civile. Une réunion devrait se tenir ce mardi entre les médiateurs de l’Igad, organisation intergouvernementale est-africaine, et les négociateurs des deux parties en conflit.

Indépendant depuis juillet 2011, le Soudan du Sud est plongé depuis décembre 2013 dans une guerre civile sans merci, ayant déjà fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement d’environ 2,2 millions de Sud-soudanais.