BOAD Development Days 2025 : L’appel de Lionel Zinsou pour une disruption dans l’énergie et l’agriculture de l’UEMOA

Economiste et ex-Premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou a formulé des propositions proactives ce jeudi 12 juin à Lomé, la capitale togolaise, en intervenant à la première édition des BOAD Development Days (BDD) 2025 placés sous le thème central : «Le financement de la transition énergétique et de l’agriculture durable : défis, opportunités et solutions».

L’ancien Chef de l’exécutif béninois a livré une keynote autour du thème de ces BDD, soulignant qu’à l’image du continent asiatique, «il faut guérir les pathologies du système financier régional en finançant autrement, en appuyant la démarche disruptive que promeut la BOAD à travers ce Forum» et Lionel Zinsou de rappeler que l’Afrique reçoit à l’heure actuelle «moins de 2% des produits de la finance climat mondiale».

«C’est une anomalie de sous-financer les secteurs de l’agriculture et de l’énergie dans l’UEMOA, et de ne pas financer le secteur du logement, contrairement à ce qui se fait au Maroc et en Afrique du Sud», a défendu Zinsou dans son intervention lors de ce Forum que la BOAD, bras financier de l’UEMOA, a transformé en un rendez-vous annuel.

«Il faut que les Banques centrales et les ministères des Finances soient embarqués dans cette dynamique. Nous pouvons aussi recourir au leasing dans nos Etats face à la rareté du capital. Les banquiers multilatéraux d’Afrique doivent créer entre eux une nouvelle dynamique», a insisté cet intellectuel ouest-africain.

«Nos actifs, ceux de nos économies, valent de plus en plus chers, alors que ce n’était pas le cas quelques décennies plus tôt. Via le crédit carbone, les mangroves, les savanes représentent aujourd’hui dans les Etats de l’UEMOA des gains patrimoniaux », a détaillé Lionel Zinsou, assurant que « ces actifs portent en eux des gains de révolution en matière de productivité, à condition que le financement existe».
Il a en outre suggéré à titre d’exemple que «nous pouvons passer à l’assurance-récolte et les agritechs pour doper la productivité agricole dans l’UEMOA».
«Le secteur informel assure 50% de la production du PIB dans les pays de l’UEMOA, malgré le fait que le consentement à l’impôt soit faible dans ces Etats ; cette donne peut être inversée avec le numérique», a en outre proposé l’économiste béninois pour innover dans le cycle classique du financement.

Les BOAD Development Days qui s’achèvent ce 13 juin à Lomé, ont réuni près de 200 participants provenant de 25 pays, 16 experts et 50 institutions internationales via différents décideurs politiques et économiques.