Afrique du Sud : Zuma cède et nomme un nouveau ministre des Finances

Le président sud-africain Jacob Zuma a annoncé dimanche la nomination de Pravin Gordhan au poste de ministre des Finances, une nomination qui voit trois ministres des finances se succéder en moins d’une semaine.

La décision de Zuma dimanche intervient quelques jours seulement après un premier remaniement, marqué par la désignation de David van Rooyen comme grand argentier, ce qui a déclenché la colère de l’opinion publique et des investisseurs.

Après quatre jours d’intenses polémiques, le président sud-africain est revenu sur sa décision de nommer van Rooyen en remplacement du très populaire Nhlanhla Nene. Dans un communiqué, le chef d’Etat sud-africain a annoncé la nomination de Pravin Gordhan en tant que nouveau ministre des Finances, un poste qu’il avait déjà occupé lors du premier mandat de Jacob Zuma, entre 2009 et 2014.

David Van Rooyen, nommé inopinément nouveau ministre des Finances mercredi dernier, remplacera M. Gordhan à la tête du ministère des Affaires Traditionnelles. Le président Jacob Zuma cède ainsi face à l’opinion publique qui s’était inquiétée de la décision de Zume de limoger Nhlanhla Nene.

Ce dernier s’est d’ailleurs exprimé dimanche dans un communiqué de presse, donnant son avis à propos de sa déchéance de son poste de ministre des Finances. Il a en outre affirmé qu’il ne regrettait pas ce qu’il lui était arrivé du fait de son opposition à la décision du président Zuma de conclure un accord économique entre Airbus et la South African Airways (SAA).

M.Nene avait en effet refusé la semaine dernière de renégocier un contrat économique entre la compagnie aérienne parapublique SAA et l’avionneur européen, jugeant que la transaction n’était pas viable économiquement.

Pour les observateurs, ce serait vraisemblablement cette prise de position envers le chef d’Etat sud-africain qui aurait coûté à Nene son poste de ministre des Finances. Critiquée par les spécialistes et dans les médias, cette décision a d’ailleurs fait plonger l’économie du pays dans l’incertitude. La devise nationale a ainsi connu une baisse particulièrement inquiétante durant ces derniers jours.