Centrafrique-Présidentielle : Une vingtaine de candidats exigent l’arrêt des opérations électorales

L’annonce des résultats partiels du premier tour de la présidentielle en République centrafricaine, dimanche 3 janvier, a coïncidé avec le communiqué d’une vingtaine de candidats à la magistrature suprême, exigeant l’arrêt immédiat des opérations de dépouillement en cours, en raison d’«insuffisances», d’«irrégularités», et d’«intimidations» susceptibles de nuire à la crédibilité du scrutin.

Dans leur communiqué, les candidats protestataires ont déclaré que «les opérations électorales ont révélé de graves insuffisances d’organisations, de multiples irrégularités et intimidations dans le déroulement du scrutin, et des manipulations de nature à remettre fondamentalement en cause la sincérité, la transparence et la crédibilité du scrutin».

Ils dénoncent une «mascarade électorale» et plaident pour un processus électoral «concerté». Cela consiste, selon les candidats mécontents, à réunir autour d’une même table tous les acteurs impliqués dans le processus électoral pour définir ensemble les modalités nécessaires.

Mais l’Autorité nationale des élections (ANE) qui s’est dite surprise par la démarche de ces candidats, dans la mesure où tous les partis politiques avaient signé un code de bonne conduite, a rappelé que «les recours passent par les voies légales». «La validation des résultats nous appartient. On n’annule rien et les contestations doivent être faites devant les juges de la cour constitutionnelle», a expliqué Marie-Madeleine Nkouet, présidente de l’ANE.

L’ANE a rejeté ainsi l’idée d’interrompre le processus électoral, tout en reconnaissant quelques problèmes intervenus dans le processus électoral, mais qui ne soient pas de nature à remettre en cause tout le travail déjà effectué.

Les résultats partiels, portant sur un quart des électeurs inscrits, ont porté en tête Faustin Archange Touadéra (candidat indépendant) et Anicet Georges Dologuélé, deux candidats qui ne figurent pas parmi les signataires du communiqué.

L’élection présidentielle tenue le 30 décembre dernier, couplée avec le scrutin législatif, est censé sortir la Centrafrique de trois années de violences intercommunautaires. Le vote s’était déroulé sans violences et était qualifié de «succès» par la communauté internationale.

En principe, les résultats complets devant départager la trentaine de candidats qui étaient en lice sont attendus d’ici jeudi ou vendredi. Le second tour est prévu le 31 janvier.