Côte d’Ivoire : La naturalisation de Compaoré fait polémique

Suite aux nombreuses réactions suscitées par l’octroi de la nationalité ivoirienne à l’ex-président burkinabè, Blaise Compaoré, le gouvernement ivoirien a précisé ce mercredi que cette décision est souveraine et que Compaoré est désormais, bien Ivoirien.

C’est la porte-parole adjointe du gouvernement, Affoussiata Bamba-Lamine qui l’a indiqué lors du conseil de ministres tenu mercredi 24 février.

«Sur la question de la naturalisation de Blaise Compaoré, je pense que c’est une décision souveraine qui a été prise, qu’est-ce qu’elle va induire. Elle ne va rien induire», a-t-elle déclaré, faisant probablement allusion aussi au débat sur le mandat d’arrêt international visant l’ex-chef d’Etat burkinabè. Compaoré «est ivoirien. Un point, un trait», a insisté Bamba-Lamine.

La porte-parole adjointe du gouvernement refuse que cette «décision souveraine» fasse l’objet de commentaires. «Il faut attendre et voir tout ce qui va se passer les jours et les mois à venir pour ensuite tirer des conclusions. Pour l’instant il ne faut pas tirer des conclusions hâtives» a-t-elle exhorté.

Blaise Compaoré est sous le coup d’un mandat d’arrêt international lancé à son encontre par les autorités burkinabè depuis décembre 2015, en relation avec la mort de l’ancien président burkinabè Thomas Sankara. Il a été chassé par la rue en octobre de la même année, après 27 ans passés au pouvoir, et a trouvé refuge en Côte d’Ivoire.

Sa naturalisation est considérée par une partie de la population ivoirienne comme une trahison ou une injure au peuple de la part des autorités, et particulièrement du président Alassane Ouattara qui prône la fin de l’impunité. Pour ces Ivoiriens, l’ex-homme fort du Burkina a sa place en prison compte tenu des crimes dont il est accusé.

Ironisant sur l’obtention de la nationalité ivoirienne par Compaoré, un journal local affirme qu’«à cette allure, on ne sera pas surpris que le patron de Boko Haram vienne en Côte d’Ivoire pour acquérir la nationalité ivoirienne».