L’appel d’un officiel pour le retour de Ben Ali crée la polémique en Tunisie

Le porte-parole du gouvernement tunisien, Khaled Chouket, a lancé en début de semaine, un appel pour le retour dans le pays, de l’ex-président déchu, Zine el-Abidine Ben Ali, provoquant de vives réactions au sein de la société civile.

Au cours d’un entretien sur la radio locale privée IFM, Khaled Chouket a déploré l’exil forcé de l’ex-président. «Ben Ali, que Dieu mette fin à son accablement ! Que Dieu mette fin à son exil. Moi je ne veux pas qu’il reste en Arabie saoudite», a-t-il déclaré, invitant son pays à autoriser l’ancien président «à revenir sur sa terre et qu’il passe devant la justice».

Pour le porte-parole du gouvernement, le peuple tunisien devait pardonner à son ancien chef d’Etat. «Moi je suis pour le pardon. Les Tunisiens ne peuvent aller de l’avant qu’à travers la réconciliation et le pardon. Je ne respecte pas une communauté qui dénie ses leaders, qui dénie ses anciens présidents», a martelé Chouket.

Ces propos ont provoqué l’indignation des auditeurs et des internautes qui n’ont pas tardé à réagir dans les rues et sur les réseaux sociaux. «Honte», «scandale», «insulte au peuple tunisien», «atteinte à la dignité du peuple tunisien et aux blessés et martyrs de la révolution», sont autant de coups de gueule scandés ci et là. Ces tunisiens qui espèrent que les déclarations de Chouket ne représentent pas l’opinion de l’ensemble du gouvernement sur la question, vont jusqu’à réclamer sa démission.

Qu’à cela ne tienne, visiblement, les sentiments du porte-parole du gouvernement seraient partagés par d’autres enfants du pays. Déçus et désillusionnés probablement par la situation actuelle de leur pays, certains Tunisiens se montrent nostalgiques de l’ère Ben Ali, pendant laquelle, selon eux, la vie coûtait moins chère et la sécurité était plus assurée.

Mais plusieurs citoyens qui étaient descendus dans les rues en janvier 2011 pour réclamer le départ de Ben Ali, veulent encore croire en un avenir meilleur, sans celui qu’ils accusent d’avoir dirigé le pays d’une main de fer durant son règne.

L’ancien président Ben Ali, condamné à la prison à vie dans son pays, vit discrètement en exil en Arabie saoudite.