Le président mauritanien compte supprimer le Sénat par référendum

Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz a annoncé mardi, la tenue d’un référendum constitutionnel visant la suppression du Sénat, mais sans en préciser la date.

«En tant que président de la République, je proposerai la suppression du Sénat», a-t-il affirmé dans un discours prononcé à Néma, dans le sud-est du pays, où il s’est rendu pour inaugurer une usine de lait. Le discours a été diffusé en direct par la radio et la télévision publique mauritanienne.

Le chef de l’Etat entend, dans ce projet, faire participer toute la classe politique. «Nous allons convier toute la classe politique pour un dialogue autour de cette question qui sera par la suite soumise à un référendum constitutionnel», a-t-il ajouté, tout en accordant à ses opposants «trois à quatre semaines» pour décider de leur participation ou non au débat.

Les raisons de la démarche de Mohamed Ould Abdel Aziz sont claires. Le président estime que le Sénat qui est formée de 58 membres, et dominé par la majorité présidentielle, «alourdit le processus d’adoption des lois en Mauritanie», en allongeant la durée des procédures.

Il propose de créer à la place de cette deuxième chambre du parlement, des «conseils régionaux», dont les membres élus seront «constitués des ressortissants des régions pour veiller à leur développement économique et social.»

C’est la troisième fois que la question de la réforme du Sénat est remise sur la table. Les dernières élections sénatoriales organisées en Mauritanie remontant à 2010, les membres élus ont depuis longtemps dépassé la durée de leur mandat au moment où la loi prévoit le renouvellement d’un tiers des sièges tous les deux ans.

Le président a évité, dans son discours, les sujets qui fâchent dont son éventuel troisième mandat qui fait l’objet d’une polémique entre l’opposition et la majorité au pouvoir. Certains observateurs pensent d’ailleurs que la tenue d’un dialogue politique véritablement inclusif semble peu probable, dans la mesure où les discussions entre le gouvernement et l’opposition sont dans l’impasse depuis 2008.