Les Etats-Unis sanctionnent deux responsables en RDC

Les Etats-Unis ont adopté ce lundi des sanctions financières contre deux hauts responsables du Congo Kinshasa, notamment le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Evariste Boshab, et le chef de l’Agence nationale de renseignement (ANR), Kalev Mutond, accusés de faire ombrage au processus démocratique en République démocratique du Congo (RDC).

Washington considère Evariste Boshab comme «un des acteurs clés dans la stratégie de maintien au pouvoir du président Kabila au-delà de la date du 19 décembre 2016». Il est accusé d’avoir proposé des sommes d’argent à des parlementaires en échange de leur ralliement à la prolongation du mandat de Joseph Kabila.

Quant à Kalev Mutond, non seulement il est soupçonné d’être «lié au trafic illégal de minerais», mais il est aussi reproché d’avoir ordonné des écoutes de l’opposition et des arrestations extrajudiciaires d’opposants.

En gelant leurs avoirs qui se trouvaient sous la juridiction des Etats-Unis, Washington espère «modifier le comportement des individus ciblés dans le but de favoriser un avenir meilleur et plus stable pour la RDC et le peuple congolais». Les citoyens américains ont interdiction de mener des transactions avec eux.

Dans la même journée du lundi, l’Union européenne a également annoncé, un peu plus tôt, des sanctions contre sept hauts responsables de l’armée, de la police et de l’administration. Ils sont accusés d’avoir participé à la répression violente des manifestations du 19 septembre dernier, entreprises pour protester contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila.

Le Conseil européen a gelé leurs avoirs éventuels en Europe, mesure accompagnée d’une interdiction d’entrer sur le territoire européen. «Il est important que la communauté internationale, et en l’occurrence l’Union européenne, adresse un message de très grande fermeté et de très grande clarté», a noté le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault.

Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a dénoncé ces sanctions «illégales» qui «procèdent d’une sorte de droit impérial qui est aux antipodes du droit international.»