Le Burundi retire ses troupes de Somalie

Le Burundi est passé à l’action, en mettant à exécution sa menace de retirer ses troupes militaires déployées en Somalie dans le cadre de la force de l’Union africaine (Amisom), en raison d’un différend avec l’Union européenne (UE) sur la rémunération des soldats.

Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense ont été invités par la présidence burundaise d’entamer les procédures nécessaires dans ce cadre.

«Nous avons décidé de lancer la procédure, comme on l’avait déjà annoncé depuis longtemps, car nos troupes engagées au sein de l’Amisom ne peuvent continuer à travailler sans être rémunérées», a déclaré à l’AFP le premier vice-président Gaston Sindimwo. «Nous aimerions continuer de soutenir et de sécuriser la Somalie, mais nous sommes obligés de mettre en marche les mécanismes de retrait», a-t-il poursuivi.

Le Burundi compte 5.400 soldats au sein de l’Amisom sur un total de 22.000 hommes dont les soldes sont entièrement payées par l’UE. Or, depuis mars 2016, l’organisation européenne ne verse plus à Bujumbura les 5 millions d’euros mensuels destinés aux soldats du contingent burundais, dans le cadre de ses sanctions contre le régime de Pierre Nkurunziza qui refuse le dialogue avec l’opposition.

Bruxelles souhaite trouver un moyen de payer ces soldats directement, sans passer par le gouvernement qui pourrait, selon lui, utiliser ces salaires à d’autres fins, compte tenu de la situation économique difficile du Burundi.

L’Union africaine avait invité l’UE de reconsidérer urgemment sa démarche qui dénotait une certaine différenciation de la procédure de paiement des soldats burundais, au risque d’assister à des conséquences lourdes et négatives sur les opérations de l’Amisom.

De son côté, le président burundais Nkurunziza avait menacé de retirer en janvier les troupes de son pays, si la dispute entourant le paiement de leur salaire n’était pas réglée. Chose faite maintenant.

La crise au Burundi qui a démarré avec l’annonce, en avril 2015, de la candidature de  Nkurunziza à un troisième mandat a déjà fait plus de 500 morts et poussé plus de 300.000 personnes à l’exil.