Opération «Ville morte» dans les régions anglophones du Cameroun

Une opération «ville morte» est observée dans les régions anglophones du nord du Cameroun, ce lundi et mardi, à l’appel du Consortium de la société civile anglophone (CRCSC), pour exiger du gouvernement l’organisation d’un référendum devant instaurer deux Etats fédérés.

Le bras de fer se poursuit donc entre le gouvernement de Yaoundé et les régions anglophones qui se plaignent de leur marginalisation.

Selon des sources concordantes, le mot d’ordre a été largement suivi lundi à Bamenda (chef-lieu du Nord-Ouest) et sa région. Les écoles, commerces et bureaux sont restés fermés, tandis que les rues étaient désertes. Seuls étaient visibles, les véhicules des forces de l’ordre patrouillant afin de parer à tout risque de violences.

Le Consortium de la société civile exige l’organisation d’un référendum afin que soit instauré au Cameroun deux Etats fédérés. Une solution moins contraignante que celle prônée par les radicaux des zones anglophones. Ceux-ci demandent, en effet, la création d’un Etat anglophone indépendant qui sera dénommé Southern Cameroons ou Ambazonie.

Ils prévoient, d’ores et déjà, la formation d’un gouvernement pour le nouvel Etat d’ici au mois d’avril et la proclamation de leur indépendance dès le 1er octobre 2017.

Les autorités camerounaises opposent une fin de non-recevoir à ces deux démarches ; ni pour le fédéralisme ni pour la sécession. Lors de son discours de fin d’année, adressé à la nation, le président Paul Biya a touché à cette question des régions anglophones en martelant que «le Cameroun est un et indivisible. Il le demeurera.»

Bamenda est, depuis novembre, en proie à des revendications qui ont commencé chez des enseignants et avocats d’obédience anglaise. Jusque-là, les négociations entreprises par le gouvernement avec les activistes n’ont pas encore donné des résultats qui satisfassent toutes les parties.

Pour rappel, la minorité anglophone représente environ 20% des 22 millions d’habitants du Cameroun.