RDC : Les défenseurs des droits de l’homme dénoncent la 2ème expulsion d’Ida Sawyer

Une chercheuse de Human Watch Rights, Ida Sawyer, a été expulsée, pour la deuxième fois, de la République démocratique du Congo (RDC). Une attitude dénoncée par des ONG de défense des droits de l’homme.

Ida Sawyer a été reconduite à la frontière après un bref séjour à Goma, à l’Est du pays, sous prétexte qu’elle était entrée illégalement sur le territoire congolais, avec un visa obtenu frauduleusement. Cette expulsion est la deuxième après celle intervenue en août dernier ; les autorités avaient refusé de renouveler son permis de séjour et l’avaient contraint à quitter le pays.

«Mme Sawyer a bien été autorisée à revenir en RDC car elle a eu un visa en bonne et due forme. Pour avoir ce visa, elle a dû payer le montant exigé et fournir tous les documents que l’ambassade pour lui a demandés», a fait part Georges Kapiamba, responsable d’une trentaine d’ONG de défense des droits de l’homme.

Pour sa part, l’ONG Human Watch Rights s’est indigné du «fait de délivrer à Ida Sawyer un visa un jour et de le révoquer 15 jours plus tard». Elle a ainsi remis en question, dans un communiqué publié lundi, «l’engagement du gouvernement congolais à inverser le climat de répression.»

L’activiste de l’ONG Human Watch Rights n’est pas la bienvenue en RDC à cause de la publication de ses rapports sur la répression d’opposants ou les violations des droits de l’homme. Elle aurait contribué à l’arrestation du général Bosco Ntaganda, jugé actuellement à la Cour pénale internationale.

Kapiamba fait remarquer que Sawyer a été informée de son expulsion par le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, au moment où la décrispation politique est exigée dans l’accord signé le 31 décembre dernier destiné à résoudre la crise politique dans le pays.

Qu’à cela ne tienne, Sawyer défend toujours travailler pour dénoncer et documenter les violations des droits de l’homme. Elle assure collaborer avec des ONG congolaises et essaie d’être la voix des victimes pour que leur souffrance soit connue et leurs auteurs poursuivis en justice.