L’opposition guinéenne crée un front contre un éventuel 3ème mandat du président Condé

Les partis d’opposition guinéenne ont mis en place un front en vue de contrer un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé en 2020. L’annonce a été faite mardi, à l’issue d’une séance plénière de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), principal parti d’opposition.

Alors que le chef de l’Etat entretient encore le flou sur son éventuelle candidature à la présidentielle prochaine, plusieurs de ses proches font, ces dernières semaines, des déclarations laissant comprendre que Condé sera bien en lice des candidats pour le scrutin de 2020. Le cas de Nantou Chérif Konaté, la coordinatrice nationale du parti présidentiel, qui a affirmé récemment à la presse que «c’est le peuple qui va demander un troisième mandat pour Alpha Condé. Que cela plaise ou pas.»

Selon le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, le premier objectif du front créé est de «demander à Monsieur le président de la République de se prononcer, de réitérer son engagement de se conformer à la Constitution et de ne pas vouloir la tripatouiller», sachant que la Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels.

Le deuxième objectif serait de lutter contre «le tripatouillage de la Constitution» au cas où le chef de l’Etat aurait l’intention de modifier la Constitution.

Les formations politiques de l’opposition comptent associer à leur combat plusieurs autres acteurs de la société. «Nous avons décidé de créer un front qui va être élargi à tous les partis politiques, qu’ils soient de l’opposition ou de la mouvance ainsi qu’à tous les acteurs de la société civile, à tous les syndicats, à toutes les personnes physiques et morales qui se sentent concernées par cette question», a fait part le porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla.

Pourtant en octobre passé, l’opposition et le pouvoir ont conclu un accord politique à l’issue d’un dialogue initié par le chef de l‘Etat. Mais Dalein Diallo a déclaré que cet accord est de  nouveau menacé avec le report des élections locales initialement prévues en février 2017.