RDC : L’UE prête à prendre de nouvelles sanctions si le blocage politique persiste

L’Union européenne (UE) a fait savoir lundi qu’elle pourrait adopter de nouvelles sanctions à l’encontre des responsables politiques et des forces de l’ordre de la République démocratique du Congo (RDC) au cas où l’impasse politique et les violences se poursuivaient.

D’une même voix, les ministres européens des Affaires étrangères, réunis à Bruxelles lundi, ont évoqué, dans leur communiqué, de «nouvelles mesures restrictives individuelles» envers «ceux qui seraient responsables de graves violations des droits de l’homme, inciteraient à la violence ou qui feraient obstacle à une sortie de crise».

Comme première action en relation avec ces menaces qui consisteraient en un gel des avoirs et une interdiction de voyager dans l’Union, l’institution européenne a demandé à la Haute représentante pour la politique étrangère, Federica Mogherini, «à initier un travail dans ce sens».

L’UE qui se dit davantage préoccupée suite à des informations récentes faisant état de violations graves des droits de l’homme en RDC, a exhorté le pouvoir et l’opposition à mettre urgemment en œuvre les termes de l’accord de cogestion du pays conclu en décembre dernier sous l’égide des évêques de l’église catholique.

Pour l’UE, «la crise institutionnelle, sécuritaire et socio-économique profonde que traverse le pays ne peut être maitrisée que par une mise en œuvre intégrale de l’accord du 31 décembre 2016 et par la constitution d’un gouvernement disposant de suffisamment de légitimité pour mener le pays aux élections. Des avancées concrètes sont impératives, en particulier la nomination urgente du Premier ministre issu du Rassemblement», note le texte.

Pour les ministres européens des Affaires étrangères, ni le décès du leader de l’opposition, Etienne Tshisekedi, ni la situation sécuritaire dans le pays ne devraient servir de prétexte pour remettre en cause le processus de transition que préconise l’accord.
En marge de leur réunion à Bruxelles, Human Rights Watch a invité l’UE à imposer une nouvelle série de sanctions contre les responsables congolais impliqués dans la violation des droits humains.

En décembre 2016, l’UE avait déjà imposé des sanctions contre sept hauts responsables des services de défense et sécurité congolais, jugés responsables de violences qui avaient fait une cinquantaine de morts en septembre 2016 à Kinshasa.