Tchad : Deux importants chefs rebelles de retour à N’Djamena avant la tenue du dialogue national

Deux chefs rebelles tchadiens vivant en exil depuis des années sont rentrés jeudi dans leur pays pour prendre part au dialogue national inclusif qui s’ouvrira ce samedi 20 août à N’Djamena, la capitale.

Il s’agit de Timan Erdimi chef de l’Union rebelle des forces de résistance (UFR), et de Mahamat Nouri, patron de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD).

«Je suis très content de regagner le pays après tant d’années d’exil», a déclaré  Timan Erdimi, à son arrivée à l’aéroport de N’Djamena, jeudi en début de matinée.

Mahamat Nouri, ancien ministre de la défense et cousin de l’actuel président, Mahamat Idriss Deby, a atterri peu après au même aéroport. Comme pour son collègue Erdimi, le rebelle Nouri a été accueilli par une foule nombreuse de ses sympathisants.

L’UFR et l’UFDD, qui avaient combattu le régime du défunt président Idriss Deby Itno, font partie de la quarantaine de groupes rebelles qui ont signé, le 8 août dernier, un accord à Doha (Qatar) avec la junte militaire au pouvoir, prévoyant un cessez-le-feu et la protection des leaders rebelles qui seront présents au dialogue. Ce pré-dialogue entre les deux parties était jugé nécessaire avant la tenue proprement dite du dialogue politique national.

Pour rappel, l’un des deux principaux groupes rebelles ayant refusé de signer cet accord qui ne répondait pas à leurs attentes, le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) était à l’origine de l’attaque ayant coûté la vie en avril 2021 à Idriss Deby Itno. 

Le dialogue national inclusif, prôné par le président Mahamat Idriss Deby, depuis qu’il avait pris le pouvoir de force après la mort de son père Idriss Deby, va finalement s’ouvrir ce samedi après plusieurs reports. 

Quelques 1.400 personnes sont attendues à ce forum de réconciliation nationale, représentant des partis politiques, la société civile, le pouvoir et les rebelles. La coalition Wakit Tamma, réunissant en son sein des partis d’opposition et des organisations de la société civile, va boycotter la rencontre.

Le dialogue est censé déboucher sur des élections libres et démocratiques qui devraient permettre aux civils de reprendre le pouvoir.