La diplomatie égyptienne a adressé, mardi 9 septembre, une lettre au président du Conseil de sécurité des Nations unies pour dénoncer la mise en service du Grand Barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD), que l’Egypte considère comme une « violation du droit international. »
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a affirmé, dans la correspondance que, « malgré toutes les tentatives vaines visant à donner au barrage éthiopien un faux semblant d’acceptation et de légitimité, le projet GERD demeure une mesure unilatérale contraire au droit et aux normes internationaux, sans conséquences juridiques susceptibles de modifier le cadre juridique régissant le bassin du Nil oriental. »
Pour Le Caire, « les récentes actions de l’Éthiopie constituent une nouvelle violation du droit international, qui s’ajoute à son long historique de violations du droit international, notamment de la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité de l’ONU du 15 septembre 2021. »
L’Égypte a réaffirmé sa position constante qui rejette toute action unilatérale de l’Éthiopie sur le Nil et refuse de reconnaître ou d’accepter leurs répercussions sur les intérêts existentiels des États situés en aval, à savoir l’Égypte et le Soudan.
Le Caire a attiré l’attention sur le fait que « toute idée fausse selon laquelle l’Égypte pourrait fermer les yeux sur ses intérêts existentiels sur le Nil n’est qu’une illusion ». Ce pays dit rester « déterminée à respecter le droit international sur le Nil et ne tolérera pas les tentatives éthiopiennes de dominer unilatéralement la gestion des ressources en eau. »
Il se réserve ainsi « le droit de prendre toutes les mesures garanties par le droit international et la Charte des Nations Unies pour défendre les intérêts existentiels de son peuple. »
Pour rappel, le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a inauguré, ce mardi, le grand barrage de la Renaissance éthiopienne, en présence plusieurs hautes personnalités locales et étrangères.
Addis-Abeba a achevé ce megabarrage, lancé depuis 2011 sur le Nil bleu et présenté comme un moteur de l’économie nationale, en ignorant les préoccupations de ses voisins, l’Egypte et le Soudan, soucieux d’assister à un tarissement de leur principal approvisionnement en eau.