Les autorités gabonaises refusent de parler d’une année blanche dans l’enseignement public

Le gouvernement gabonais refuse pour l’heure de déclarer une année blanche dans les écoles publiques qui n’ont pas fonctionné correctement ces six derniers mois à cause d’une longue grève des enseignants.

«Il n’y a pas, à l’heure où nous parlons, une quelconque décision d’année blanche au Gabon», a affirmé le ministre de l’Education, Florentin Moussavou, à l’AFPTV, ce lundi 20 mars. «Il y a une dizaine d’établissements plus lourdement impactés que les autres. Mais rarement on a dépassé plus de deux semaines» de grève, a-t-il expliqué.

La date du 20 mars est l’ultimatum que la Confédération des syndicats du secteur éducation (Conasysed) avait lancé pour un éventuel arrêt total des cours, au cas où le gouvernement n’entrait pas en dialogue pour trouver des solutions aux revendications des enseignants en grève.

La question d’année blanche ou non pour l’année académique 2016-2017 a donc taraudé ce lundi les esprits des élèves, parents d’élèves et autres acteurs de l’éducation nationale.

Réunis pour dire ainsi leur dernier mot, les structures syndicales d’enseignants ont semblé, devant la presse, soutenir l’idée selon laquelle l’année blanche se profile bien à l’horizon, compte tenu de l’état des lieux de la situation.

«Nous constatons que techniquement l’année blanche est effective à compter du 20 mars 2017», a fait part l’ONG Educaf, membre de la Conasysed, accusant le gouvernement d’être le seul responsable de l’enlisement de la crise dans le secteur de l’éducation. «L’année scolaire n’est plus sauvable pour tous les enfants de l’école publique, mais politiquement le gouvernement ne peut pas le dire», a fait remarquer un syndicaliste.

Les autorités ont accusé par ailleurs, ce même lundi, les syndicats des enseignants de manœuvrer en connivence avec l’opposition. «Nous savons que des leaders de cette coalition syndicale sont en intelligence directe avec certains acteurs de l’opposition, et qu’ils veulent prendre le système éducatif en otage pour le compte de l’opposition», a accusé le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nzé.

Rappelons que le gouvernement a interdit la Conasysed de toute activité, ce vendredi 17 mars. Ce qui n’a fait qu’envenimer la situation au sein de cette puissante coalition syndicale qui a décidé le durcissement de la grève des enseignants tant que cette interdiction sera en vigueur. La plateforme a déploré la décision «illégale» des autorités qui au lieu de dialoguer a préféré l’affrontement.