Le président camerounais décrète la fin des poursuites contre des leaders anglophones

Le président camerounais Paul Biya a décidé de mettre fin aux poursuites contre trois leaders anglophones, et d’autres personnes interpellées dans le cadre des violences survenues dernièrement dans des régions anglophones, selon un communiqué de la présidence rendu public ce mercredi 30 août.

Le chef de L’Etat a finalement choisi de jouer la carte de l’apaisement dans le conflit opposant, depuis novembre dernier, le pouvoir de Yaoundé aux minorités anglophones.

«Le président de la République, qui est le président de tous les Camerounais, a une vision holistique et fait en sorte que la paix règne sur l’ensemble du territoire (…). En tant que chef de la nation, il a estimé qu’à ce moment précis, il est préférable de privilégier la paix et l’ordre social à cette poursuite», a précisé le porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma-Bakary.

Les leaders anglophones avaient été interpellés en décembre et janvier suite à des protestations dans le nord-ouest et le sud-ouest du pays, contre le pouvoir central de Yaoundé. Ils étaient accusés d’hostilité contre la patrie, de rébellion, d’actes terroristes et encouraient la peine capitale s’ils étaient reconnus coupables.

Toutefois, le chef de l’Etat a réaffirmé, dans son décret, sa «détermination à combattre sans relâche les ennemis de la paix et du progrès, les chantres de la division et les criminels de tout acabit, qui, sous le couvert de revendications politiques, essayent de prendre en otage l’avenir de notre pays, et tout particulièrement de notre jeunesse. Ils répondront de leurs actes devant la justice».

Dans les régions anglophones, particulièrement à Bamenda, dans le nord-ouest, et à Buya, dans le sud-ouest, deux villes contestataires qui réclamaient la libération de leurs leaders, la nouvelle de la relaxation des détenus a été accueillie avec satisfaction.

Il incombe désormais au pouvoir de rassurer ces régions qui dénoncent toujours leur marginalisation par le pouvoir central. Certains anglophones exigent le retour au fédéralisme tandis que d’autres réclament la partition du pays, deux solutions qui ne passent pas aux yeux du gouvernement de Yaoundé.