Le Royaume-Uni confirme le gel de son financement pour la Zambie

L’ambassadeur britannique à Lusaka, Fergus Cochrane-Dyet, a confirmé la décision du gouvernement de son pays de suspendre son aide publique à la Zambie suite aux accusations portés contre les autorités de ce pays pour détournements de fonds et corruption.

«Il est vrai que la Grande-Bretagne a gelé tous les financements bilatéraux en faveur du gouvernement zambien, en rapport avec les éventuelles inquiétudes jusqu’à ce que les résultats de l’audit soient connus», a indiqué Cochrane-Dyet dans un tweet. «L’aide du Royaume-Uni applique le principe de la tolérance zéro en matière de fraude et de corruption», a-t-il ajouté.

Pourtant le porte-parole de la présidence zambienne, Amos Chanda, ne reconnait pas que son pays ait été officiellement informé de la décision britannique, précisant qu’«il est exagéré de dire qu’ils ont gelé l’aide bilatérale car ils ne financent que le ministère de l’Education et une partie de notre programme d’aide sociale».

Même réaction chez le porte-parole du gouvernement, Dora Siliya qui aurait rejeté, mardi, des informations faisant état de la suspension de l’aide britannique à la Zambie.

«En ce qui me concerne, en ma qualité de porte-parole du gouvernement, je ne suis pas au courant de telles informations. La DFID a un bureau (en Zambie). Pourquoi ne pas aller vérifier à leur niveau ? », a-t-il lancé, la DFID (Department for International Development) étant la branche de développement de la Grande Bretagne.

Les allégations sur les faits de corruption contre le gouvernement du président Edgar Lungu ont été relayées récemment dans la presse.

Alors que le chef de l’Etat a fait de la lutte contre la corruption une des priorités de son mandat, il est lui-même, régulièrement accusé de ce mal par ses adversaires politiques.

Au début de cette année, le ministre zambien des Affaires étrangères, Harry Kalaba, avait déposé sa démission en protestation à l’incapacité du régime de mettre fin à la corruption dans le pays. Il avait dénoncé « la persistance d’une corruption croissante » au sein du gouvernement.