Syrie : une nouvelle phase pour la lutte contre l’Etat islamique

La prise samedi par la coalition arabo-kurde FDS (Forces démocratiques syriennes) de son dernier réduit de Baghouz, à l’est de l’Euphrate, fait que le groupe Etat islamique ne contrôle plus aucune ville ni village que ce soit en Syrie ou en Irak.

Mais les efforts contre le groupe terroriste doivent se maintenir, et surtout changer de forme face à la persistance de la capacité de nuisance de l’Etat islamique.

En effet, même si elle n’existe plus sur le plan territorial, l’organisation terroriste est présente dans le désert de la Badia, à l’ouest et au sud de l’Euphrate, dans une zone de plusieurs milliers de kilomètres carrés, truffée de grottes et de repères aménagés ces trois dernières années.

Le nombre de ses combattants actifs dans la région serait de plusieurs centaines, sans compter les cellules dormantes implantées dans les villes et villages qui faisaient partie du califat et qui peuvent être activées à tout moment comme en témoigne l’attentat contre un restaurant fréquenté par les soldats américains à Manbij, le 16 janvier dernier.

Selon un récent rapport de l’ONU, l’Etat islamique peut compter dans le monde sur plusieurs groupes affiliés, qu’il qualifie de « provinces », pour perpétuer son idéologie.

Les djihadistes risquent donc de définitivement basculer dans la clandestinité et de mener une guerre de harcèlement en organisant des attentats, des embuscades, ou par exemple en posant des mines. Par ailleurs, le chef de l’Etat islamique, Abou Bakr al-Baghadadi, l’un des hommes les plus recherchés de la planète et dont le dernier message audio date d’août 2018, est toujours en liberté.

Pour faire face à cette menace persistante, un accord, incluant les Etats-Unis, a été trouvé pour le maintien dans le nord-est de la Syrie d’une présence militaire occidentale. Un millier de membres des forces spéciales américaines participeront ainsi à la lutte contre le terrorisme, aideront à stabiliser la région et à rebâtir les territoires libérés aux côtés de leurs partenaires kurdes.

Le maintien d’une présence militaire occidentale est également indispensable pour éviter une offensive turque ou syrienne contre les milices kurdes, ce qui provoquerait un chaos dont pourraient profiter les djihadistes prisonniers pour s’échapper et reconstituer une nouvelle force combattante.