Madagascar/Révision constitutionnelle : Ravalomanana s’en prend à son successeur

L’ancien président malgache, Marc Ravalomanana a reproché aux nouvelles autorités de ne pas respecter la Constitution en appelant à une révision de la loi fondamentale qui devrait passer par un référendum. 

«Pourquoi ils ne suivent pas les procédures ? Il faut attendre un ou deux mois après la mise en place de l’Assemblée nationale pour convoquer les électeurs à ce référendum», s’est interrogé l’actuel chef de l’opposition, lors d’une conférence de presse qu’il a tenue ce lundi 22 avril en réaction à l’initiative gouvernementale touchant à la Constitution.

Le pays n’a pas de Parlement pour le moment, le mandat des députés ayant expiré le 5 février dernier.

Ravalomanana a attiré l’attention du gouvernement sur le fait que la communauté internationale qui finance une grande partie des élections devrait être consultée au préalable.

«Pour le financement de l’élection, vous savez qu’il y a la participation de l’Union européenne, des Etats-Unis, des Japonais, de l’Union africaine, etc. Donc il faut un échange entre toutes les parties prenantes et les partis politiques avant de prendre une telle décision», a-t-il insisté, regrettant l’absence de concertation avant la rédaction du projet de loi portant sur la révision de la Constitution.

Selon un observateur local, l’ensemble de la population malgache serait d’accord pour amender ou encore changer complètement la Constitution. Il souligne que Rajaonarimampiaina a voulu, en son temps, la modifier, mais il a fait face à des obstacles de la part de la société civile qui a estimé que le président ne pouvait pas engager une telle réforme en fin de mandat.

 Le gouvernement a fixé au 27 mai la date de ce referendum sur la révision constitutionnelle. L’élection sera couplée aux législatives pour «éviter des dépenses exorbitantes», selon les autorités.

Le projet de révision porte sur deux points, notamment «la suppression du Sénat» et «l’octroi de plus de pouvoir aux autorités régionales» qui sont deux principales promesses électorales du président Andry Rajoelina au pouvoir.