RDC : 12 morts dans deux attaques de présumés milices ougandaises à Beni

Douze civils, dont deux enfants, ont été tués à la machette et par balle dans deux attaques attribuées aux milices ougandaises musulmanes de Forces démocratiques alliées (ADF), dans le territoire de Beni, dans l’est de la RDC.

«Nous avons subi deux attaques simultanées à Beni-territoire. A Oïcha Mabasele, les ADF ont fait irruption dans l’agglomération. Ils ont tué neuf civils et quatre sont blessés. Il y a deux enfants parmi les victimes», a déclaré Donat Kibwana, administrateur du territoire de Beni. «Au même moment, dans une autre localité plus au nord à Eringeti, le même ennemi a fait incursion. Trois civils sont tombés et trois autres sont grièvement blessés », a ajouté M. Kibwana, précisant que les tueries avaient eu lieu dans la nuit de lundi à mardi.

Un chef traditionnel et quatre civils ont été tués dans la nuit de samedi à dimanche dans deux attaques dans le territoire de Beni, attribuées aux ADF. Eringeti, situé au nord de la ville de Beni, «un chef coutumier a été tué avec deux autres civils dont une femme», a indiqué Donat Kibwana, administrateur du territoire de Beni.

Des habitants ont une fois de plus critiqué l’impuissance des autorités à stopper ces massacres qui se produisent régulièrement dans la région. «Nous avions alerté les autorités sur la présence des ADF aux environs d’Oïcha il y a de cela plusieurs semaines. La population est plongée dans la panique parce que l’attaque a été menée au centre de l’agglomération d’Oïcha», a déploré Noella Muliwavyio, présidente de la société civile du territoire de Beni, confirmant le bilan.

Miliciens musulmans ougandais présents dans l’est de la RDC depuis 1995, les ADF sont accusés par le gouvernement congolais et la mission de l’ONU, la Monusco, d’être responsables de massacres des civils dans la région de Beni ayant fait plus de mille morts depuis octobre 2014.

Selon un rapport du Groupe d’étude sur le Congo (GEC) de l’Université de New York, les ADF portent effectivement une part très importante de responsabilité dans ces tueries, mais au côté d’autres éléments armés, parmi lesquels des soldats de l’armée régulière.