Sénégal : les coupures dans le budget téléphonie pour les ministres et autres cadres de l’Etat

Le président sénégalais, Macky Sall poursuit, son projet d’une administration moins coûteuse. Il vient de mettre fin aux « forfaits illimités » auprès des opérateurs de téléphonie mobile, pour les ministres et responsables de l’Etat.

La présidence a annoncé, lundi dans un communiqué, que les membres du gouvernement et de l’administration ne peuvent plus appeler sans limite avec leur téléphone portable de service. Effectivement, depuis dimanche, les appels sortants ont été suspendus depuis à partir des mobiles, tandis qu’un petit sursis est accordé jusqu’au 30 septembre pour ce qui est des appels entrants.

Les lignes seront par la suite « intégralement résiliées ». Les autorités prévoient, à la place, une « allocation forfaitaire » qui a été déjà « intégrée dans les salaires de ce mois d’août 2019 des ayants droit ». Quitte aux responsables concernés de souscrire personnellement à un abonnement auprès d’un opérateur. Mais les ministères de l’Intérieur et des Forces armées recevront, eux, une dotation, à gérer en interne.

La facture de l’Etat pour le téléphone fixe et mobile serait estimée à « 11 milliards de francs CFA (16,5 millions d’euros) par an, hors frais de la présidence de la République ».

Après la téléphonie mobile, le gouvernement prévoit de prendre ensuite des mesures « dans le domaine du téléphone fixe, de l’eau, de l’électricité, des véhicules administratifs, du carburant et de l’usage d’internet ». En tout cas, d’après le communiqué, « le président de la République réaffirme sa volonté inébranlable de réduire le train de vie de l’Etat ».

Mais certains observateurs se demandent s’il s’agit du début de la fin effective des privilèges pour les ministres et autres responsables de l’Etat ou simplement une mesure provisoire des autorités cherchant à réduire les dépenses dans l’administration ?

Plusieurs sources proches du pouvoir indiquent que de nombreux cadres et agents de l’Etat utilisent, de façon abusive, les moyens mis à leur disposition.