3 morts et une centaine de déplacés dans des affrontements au sud de la Centrafrique

Au moins 3 personnes sont mortes et une dizaine ont été blessées vendredi dernier dans le sud de la Centrafrique dans des combats opposant des militaires à des membres d’un groupe armé signataire d’un accord de paix conclu avec le gouvernement il y a un an, a-t-on appris hier auprès de la Monusco.

«Il y a eu un accrochage entre les membres des Forces armées centrafricaines (Faca) et ceux de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) dans la ville d’Alindao», a déclaré lundi Vladimir Monteiro, porte-parole de la Mission des Nations Unies en Centrafrique, une opération de maintien de la paix.

Une dizaine de blessés ont été évacués et quelque 125 personnes se sont réfugiées autour de la base de l’ONU d’Alindao après l’incendie de deux camps de déplacés, a-t-il ajouté.

Au moins trois militaires centrafricains ont perdu la vie dans ces combats, a précisé le porte-parole du gouvernement, Ange Maxime Kazagui. Une « vingtaine de maisons ont été brûlées ainsi que plusieurs commerces ».

Kazagui a également appelé l’ONU, l’Union africaine et les partenaires internationaux, garants et facilitateurs de cet accord, à réagir : « Des sanctions doivent être prises. L’impunité a trop longtemps prévalu en Centrafrique ».

La Centrafrique est déchirée par une guerre civile depuis le renversement du président François Bozizé en 2013 par une coalition de groupes rebelles. Si la signature d’un accord de paix le 6 février 2019 entre le pouvoir de Bangui et 14 groupes armés, a permis une baisse significative des violences, le pays reste secoué par des combats réguliers.

Michel Djotodia, l’ex-chef de la rébellion centrafricaine Séléka qui avait pris le pouvoir par les armes en 2013, est rentré vendredi à Bangui, après six ans d’exil et moins d’un an avant la présidentielle prévue dans ce pays.«2020 sera une année de paix, je ne suis plus un homme de guerre, je suis un homme de paix», a lancé M. Djotodia aux journalistes.

Djotodia, 71 ans, revient donc au pays après le retour à Bangui de François Bozizé, le président qu’il avait renversé par les armes avant de s’autoproclamer chef de l’Etat le 24 mars 2013.