Des banques nigérianes manquent de devises d’après Moody’s

Les banques nigérianes seraient en manque de devises étrangères notamment le dollar, d’après le rapport de l’agence américaine de notation, Moody’s, paru ce 1er juillet 2020.

«Les afflux de dépôts en dollars des banques nigérianes diminuent en raison des faibles revenus pétroliers, de la volatilité des entrées d’investissements étrangers et de la réduction des envois de fonds de l’étranger» par les migrants nigérians, depuis le début de la pandémie de Covid-19, indique le document.

Cette pénurie en devises étrangères pourrait constituer une menace d’accroissement des pressions de liquidité en devises étrangères, qui ont affecté les banques nigérianes lors de la précédente crise pétrolière en 2016-2017, prévient le service des investisseurs de Moody’s.

Dans son rapport Moody’s relève que les banques qu’elle a noté, ont renforcé leurs bases de dépôts en dollars et leurs actifs liquides depuis 2016, mais l’analyse des scénarios actuels met en évidence des vulnérabilités.

«La baisse des entrées de dollars, à un moment où les emprunts en devises seront probablement plus chers pour les banques nigérianes, va peser sur leur financement en devises, malgré des améliorations substantielles par rapport à 2016 », a déclaré Peter Mushangwe, analyste chez Moody’s.

«Notre scénario modéré, où les dépôts en devises baisseraient de 20%, alors que les prêts resteront constants, ferait passer l’écart de financement des banques notées à 3,8 millions de dollars et à 5 millions $ dans le cadre d’une contraction de 35% des dépôts en devises, créant de graves problèmes de financement», poursuit Mushangwe.

Les banques nigérianes notées par Moody’s ont réduit leur déficit de financement en devises à 984 millions $ en 2019, contre 5,5 milliards $ en 2016.

L’agence ajoute que le ratio des prêts en devises aux dépôts en devises desdites banques a chuté à 106% à la fin de 2019, contre 135% en 2016, les banques ayant réduit leurs prêts en dollars tout en augmentant leurs dépôts en dollars. En cas de contraction de 20% ou plus des dépôts en devises, les déficits de financement des banques seront importants, a mis en garde l’agence Moody’s.