Ouverture d’un nouveau procès de masse contre les islamistes en Egypte

Les autorités judiciaires égyptiennes s’apprêtent à ouvrir nouveau procès de masse impliquant surtout des islamistes proches de la confrérie des Frères Musulmans du président évincé, Mohamed Morsi.

Sont appelés à la barre, près de 400 partisans de l’ex-président islamiste Morsi, qui sont poursuivis pour les violences meurtrières commis en Egypte et qui ont occasionné la mort de deux policiers en août 2013, a annoncé mercredi le parquet.

Les autorités d’Egypte n’ont pas dérogé à la règle. Depuis l’éviction par l’armée de l’ancien président élu, Mohamed Morsi, le nombre de procès ciblant des islamistes ont augmenté de manière exponentielle, malgré la levée de boucliers des ONG des droits de l’Homme.

Les observateurs estiment que depuis la destitution du président Morsi en juillet 2013, le gouvernement égyptien, dirigé par l’ex-chef de l’armée, Abdel Fatah Al Sissi, instrumentalise le pouvoir judiciaire pour bien réprimer les islamistes proches de Morsi.

La confrérie des Frères Musulmans à laquelle appartenait le président Morsi, a ainsi été classée par le gouvernement du pays dans la liste des organisations terroristes. Plus de 15.000 de ses partisans ont été emprisonnés et des centaines d’autres ont été condamnés à mort dans des procès expéditifs.

Face à cette situation catastrophique, de nombreuses associations et ONG de défense des droits de l’Homme, dont Human Rights Watch (HRW), exigent des autorités égyptiennes, un arrêt immédiat des condamnations et des procès en cours, en attendant la création d’une juridiction indépendante qui sera apte à se prononcer sur le cas des islamistes égyptiens.

Pour ces ONG, le Caire place les islamistes en tête de liste des personnes à marginaliser politiquement, non seulement pour leur passé lié à l’investiture du président Mohamed Morsi, mais également à cause des attentats réguliers qu’ils sont supposés commettre depuis sa destitution et qui prennent pour cibles des objectifs militaires et des éléments des forces de l’ordre.

En effet, plusieurs centaines de policiers, gendarmes et militaires ont été tués depuis juillet 2013 dans des attentats terroristes attribués ou revendiqués par les islamistes.