Le Soudan continue son combat pour la levée des sanctions américaines

Le Soudan veut en finir avec les sanctions des Etats-Unis qui pèsent sur le pays depuis bientôt deux décennies. Le ministre soudanais des Affaires étrangères, Ibrahim Ghandour, a annoncé, mardi, une rencontre avec son homologue américain John Kerry, qui se pourrait se tenir le 19 septembre à New York, en marge des sessions de l’Assemblée générale des Nations Unies.

L’objectif principal de Khartoum est de débattre de la levée de l’embargo américain imposé sur le Soudan de «façon unilatérale», et du retrait du pays de la liste américaine des pays soutenant le terrorisme. C’est en 1993 que le Soudan a été classé, par les Etats-Unis, comme «Etat parrainant le terrorisme», ouvrant ainsi la voie aux sanctions économiques, quatre années plus tard.

Les impacts économiques et sécuritaires de l’embargo américain imposé au Soudan, Khartoum les brandit chaque fois que l’occasion se présente. Les secteurs vitaux seraient largement touchés, notamment l’aviation par la difficile maintenance des avions due au manque des pièces de rechange, les chemins de fer dont certaines lignes sont carrément à l’arrêt, les services de santé faute de médicaments et le transport terrestre.

Des retombées négatives intensifiées par la sécession du Soudan du Sud qui a privé le Soudan de 80% de ses ressources pétrolières.

Autant de répercussions négatives qui ont poussé le président soudanais, Omar el-Béchir, à donner des instructions à son ministre des Affaires étrangères de tout mettre en œuvre pour libérer le Soudan des sanctions qui pèsent sur lui. Khartoum espère par là aussi améliorer ses relations avec les Américains, brouillées depuis 1989 avec l’accession d’Omar el-Béchir au pouvoir par un coup d’Etat.

Des pourparlers ont eu lieu à Khartoum, il y a deux semaines environ, entre l’envoyé spécial des Etats-Unis au Soudan, Donald Booth, et des responsables soudanais. Les autorités soudanaises entendent faire avancer le dossier avec la prochaine réunion à New York.

Mais au-delà de la question des sanctions, les services de renseignements des deux pays entretiennent des relations, mais secrètes. Le Soudan fut un très précieux partenaire des Etats-Unis pendant sa guerre en Afghanistan et en Irak.