Un nouveau mécanisme pour la lutte contre les ADF voit le jour en Ouganda

Les pays de la région des Grands-Lacs ont inauguré, samedi 18 février à Kasese (l’ouest de l’Ouganda), un nouveau centre de collaboration régional destiné à mieux lutter contre les Forces Démocratiques Alliées (ADF), un groupe rebelle armé ougandais, responsable de massacres en République démocratique du Congo (RDC).

«Cette idée est venue quand on a réalisé que l’ADF avait cessé d’être un problème uniquement pour l’Ouganda, que c’était devenu un problème régional, qu’ils menaient des massacres dans l’est de la RDC, que ses cellules se répandaient dans toute la région», a fait savoir Richard Karemire, porte-parole de l’armée ougandaise.

Le centre accueillera le nouveau «mécanisme conjoint de suivi» qui est un instrument de la conférence internationale de la région des Grands Lacs (GIRGL). L’objectif est d’instituer un véritable centre de renseignement militaire à même de mieux surveiller le groupe et coordonner les actions à son encontre.

«S’il y a des indications claires, s’il y a des renseignements solides que l’ennemi, l’ADF opère en RDC et qu’il y a besoin de forces combinées, alors il y a certainement un accord dans un cadre clair pour que nos soldats aillent mener des opérations», a expliqué Karemire.

Toujours d’après ce porte-parole, chaque Etat membre du GIRGL mettra à la disposition du centre deux officiers, qui ont une expérience dans le renseignement. Au total, huit experts en sécurité d’Ouganda, de RDC, de Tanzanie et du Kenya géreront ensemble le centre, situé à proximité de la frontière avec la RDC.

«Ainsi nous espérons, confie Karemire, être mieux informés afin de mener des opérations efficaces contre les ADF. Quels sont les facteurs qui font que les ADF continuent d’être actifs dans la région ? C’est l’une des questions clés que nous souhaitons voir démêler par ce centre». Le budget initial prévu pour lancer le travail de ce nouveau mécanisme s’élève à 600 000 dollars.

Les ADF, hostiles au régime du chef de l’Etat ougandais Yoweri Museveni, sont accusées d’être responsables des massacres de civils perpétrés ces dernières années à Beni et ses environs, dans le nord de la province du Nord-Kivu, en RDC.