Le président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi a décrété, dimanche 9 mars dans la soirée, un état d’urgence d’une durée de trois mois, suite aux deux attentats à la bombe perpétrés contre des églises coptes qui célébraient la messe des Rameaux.
Dimanche, dans la journée, un attentat terroriste a visé l’église Mar Girgis de la ville de Tanta, dans la province de Gharbiya. Il a fait au moins 27 morts et 78 blessés. Un second attentat a frappé l’église Saint-Marc d’Alexandrie tuant 17 personnes et blessant environ 50 autres. Au total, ces deux attaques commis par le groupe Etat islamique ont coûté la vie à au moins 44 personnes, d’après les chiffres livrés par le ministère de la Santé.
Dans une allocution télévisée, le chef de l’Etat a affirmé qu’«un certain nombre de mesures seront prises et régies par l’état d’urgence, dès que seront finalisées l’ensemble des procédures juridiques et constitutionnelles, pour une durée de trois mois». La mesure de l’état d’urgence doit encore être approuvée par le Parlement.
Al-Sissi a aussi fait part de la création d’un conseil suprême chargé de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme en Egypte. En attendant, il a demandé à l’armée de déployer des forces pour aider la police à protéger les «infrastructures vitales» du pays.
Le procureur général d’Egypte a, pour sa part, ordonné l’ouverture d’une enquête sur ces deux attentats.
Ces attaques interviennent trois semaines avant la visite du pape François, prévue les 28 et 29 avril prochains. Le souverain pontife a exprimé ses «profondes condoléances» au pape Tawadros II, à l’Eglise copte et à toute la nation égyptienne.
La minorité copte orthodoxe, qui représente environ 10% des 92 millions d’Egyptiens, est la cible de violences depuis quelques années, en majorité perpétrés par le groupe Etat islamique. La dernière attaque, avant ce week-end, remonte à décembre dernier, lorsqu’une église a été frappée. La bilan de l’attaque était d’au moins 29 morts et 31 blessés.