Pour Michel Sapin l’avenir du Franc CFA est à décider par les Africains

Le ministre français de l’Economie, Michel Sapin a estimé, vendredi, que le débat sur le Franc CFA revient aux Africains et que la France garde son rôle d’écoute et d’accompagnement.

Le Franc CFA «n’est plus la monnaie de la France, il a disparu en Europe», faisait remarquer Michel Sapin lors d’une réunion des ministres des finances de la zone franc à Abidjan (Côte d’Ivoire). Ainsi, d’après le ministre français, c’est aux Africains de se prononcer sur les questions relatives à leur monnaie et non à la France de le faire à leur place.

La France «a un rôle institutionnel bien connu: nous sommes un élément de garantie de la monnaie mais pour le reste le rôle est avant tout d’écouter, de faciliter et d’appuyer lorsqu’il le faut», a-t-il précisé.

Abidjan a accueilli vendredi une réunion biannuelle des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales des Etats membres des pays de l’UEMOA et de la CEMAC, ainsi que les Comores. La situation économique de ces deux grandes zones économiques, ainsi que le renforcement du socle de la coopération monétaire et la promotion des échanges commerciaux étaient, entre autres, au menu des discussions.

Notons que ces rencontres semestrielles des Ministres des Finances de la zone franc constituent le cadre privilégié de concertation et de décision sur les grandes questions relatives à la situation économique des pays qu’ils représentent.

Pour certains observateurs, les déclarations du responsable français ne manqueront pas de susciter des réactions, au moment l’avenir du Franc CFA fait débat. Si dans les milieux économiques et politiques africains, le lien entre l’euro et le Franc CFA (le FCFA est lié à l’euro par un système de parité fixe) est considéré par certains comme un gage de stabilité, d’autres accusent cette monnaie de freiner le développement de l’Afrique.

Les 15 pays de la zone franc sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo, le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la Centrafrique, le Tchad et les Comores.